Ce que l'on sait du "plan pauvreté" que va présenter Emmanuel Macron

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, qui peine à se départir de l'étiquette de "président des riches" qui lui est accolée depuis son accession au pouvoir, présente ce jeudi sa stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, un plan qui suscite de fortes attentes Outre-mer. 
 
Emmanuel Macron a choisi le musée de l'homme à Paris pour présenter les mesures et l'enveloppe budgétaire de ce "plan pauvreté" qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2019. Ce plan est très attendu Outre-mer où les inégalités par rapport à l'Hexagone restent criantes.
 

Huit milliards d'euros

Le plan pauvreté sera doté de "huit milliards d'euros, répartis sur quatre ans", a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, dans une interview publiée en ligne par le journal 20 minutes. Des mesures en faveur de la petite enfance, des familles monoparentales et des jeunes sont envisagées. Tour d'horizon. 
 

#1 La petite enfance

Concernant la petite enfance, une convention instituant un système de financement "bonus" pour les crèches qui accueilleraient davantage d'enfants de familles défavorisées ou en situation de handicap a été signée en juillet.

Un "bonus territoire" de 1 000 euros par place et par an pour les nouvelles places en crèche créées dans les quartiers prioritaires, un "bonus mixité" allant jusqu'à 2 100 euros par an pour les structures qui font davantage de place à la mixité sociale et un "bonus handicap" de 1 300 euros pour l'accueil des enfants en situation de handicap sont notamment prévus. 

Le plan devrait également acter la distribution de petits-déjeuners aux élèves d'écoles maternelles et primaires situées en zone prioritaire, comme le préconisait un rapport de la Délégation à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes remis en mars. 


#2 Familles monoparentales      

Autre mesure déjà annoncée, l'instauration d'un tiers payant pour les femmes seules cherchant à faire garder leur enfant afin de leur permettre de retrouver un emploi. 


#3 Lutter contre le décrochage scolaire

S'agissant des adolescents, la période de formation obligatoire pourrait être allongée jusqu'à 18 ans contre 16 actuellement afin de lutter contre le décrochage scolaire. 

Une inconnue demeure, celle de l'éventuelle généralisation de la "Garantie Jeunes", un dispositif d'accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans vers l'insertion.
 

#3 Versement social unique

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le "versement social unique" regroupant toutes les allocations sociales, qui seraient versées "le même jour du mois", devrait lui être confirmé pour une mise en oeuvre en 2019-2020. Cette mesure doit notamment permettre de lutter contre le non-recours aux droits à l'heure où près de 30% des bénéficiaires ne demandent pas les aides auxquelles ils peuvent prétendre. 


#4 RSA réformé et prime d'activité revalorisée

Conformément au programme d'Emmanuel Macron, le montant de la prime d'activité sera revalorisé. Le RSA va être réformé afin d'être plus "efficace" et pour que les bénéficiaires "en sortent un jour" et "sortent de la précarité", a expliqué le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux la semaine dernière. 
 

#4 Cayenne, ville pilote

Lors de sa visite en Guyane début août (reportage ci-dessous), le délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, Olivier Noblecourt avait déclaré que Cayenne ferait l’objet d’une mise en oeuvre accélérée et intensive de la stratégie nationale pour lutter contre la pauvreté. Le Président de la République l’avait d’ailleurs évoqué lors de la présentation du Livre Bleu fin juin 2018.