Cécile McLorin Salvant irradie Jazz à Vauvert

Cécile McLorin Salvant en concert au festival Jazz à Vauvert
La chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant était en concert samedi soir au festival de jazz de Vauvert. A  28 ans, la jeune femme a fait une ascension fulgurante dans le milieu du jazz.
Il n’y a pas d’ombre dans les arènes de Vauvert (Gard) ce samedi après-midi. Les techniciens qui s’affairent autour de la scène tentent de trouver un peu de fraicheur sous des tentes. Cécile McLorin Salvant, elle, ne semble pas souffrir de la chaleur malgré sa veste noire. Tout juste cache-t-elle ses yeux du soleil derrière de grandes lunettes à monture rose pailletée.

La chanteuse franco-américaine est la tête d’affiche de la seconde soirée du festival Jazz à Vauvert. Pour ses trois musiciens et elle, l’heure est aux balances et aux derniers préparatifs avant le concert. "En général je ne pense pas trop aux concerts, explique la jeune femme. Mais là, c’est le début de la tournée donc on doit régler plein de choses !".

En parlant, elle agite les bras au-dessus de sa tête, façon de mimer l’intense activité qui s’y trame. Sur scène, pourtant, l’ambiance parmi le quatuor est détendue. Le contrebassiste s’aventure même à imiter Cécile lorsqu’elle chante. On rit aux éclats.


Succès fulgurant

A 28 ans, Cécile McLorin Salvant connait un succès fulgurant. Son premier album, "Cécile", sort en 2010. Il est suivi par trois autres opus. "For one to love" (2015) et "Dreams and daggers" (2017) lui valent chacun un Grammy award du meilleur album de jazz vocal. "C’est une chance !, s’exclame la chanteuse, sourire aux lèvres. Je peux voyager, tourner avec de supers musiciens. Je profite du succès maintenant, mais je sais que ça peut changer très vite."

Cécile McLorin Salvant a grandi à Miami, aux Etats-Unis. Très tôt, la musique rythme sa vie.
 

"Ma mère est très fan de musique. Elle m’a inscrite à mon premier cours de piano à trois ans. On écoutait toujours du jazz à la maison, mais ça ne m’intéressait pas plus que le reste. C’est quand je suis arrivée à Aix-en-Provence et que j’ai rencontré Jean-François Bonnel, mon professeur au Conservatoire, que j’ai commencé à voir le jazz différemment."


Culture caribéenne

De sa jeunesse à Miami, l’artiste retient un grand brassage culturel. Elle vit alors entourée de personnes originaires des Caraïbes voisines. Jusque chez elle : sa mère est guadeloupéenne, son père haïtien. En 2013, elle met d’ailleurs en musique un poème de la poétesse haïtienne Ida Faubert : Le front caché sur tes genoux.

"Forcément, la culture des Caraïbes doit influencer ma musique, car ça fait partie de moi" explique-t-elle, songeuse. Mais plus qu’une influence, la culture caribéenne est une source de grande curiosité. 
 

J’ai l’impression que je suis passée à côté de beaucoup de musiques folkloriques haïtiennes. J’aimerais les connaître, car les quelques musiques que je connais, je les adore ! Je voudrais m'y consacrer plus à l'avenir.


"Que du bonheur"

La nuit est tombée sur les arènes de Vauvert. Cécile McLorin Salvant a troqué ses lunettes de soleil pour des lunettes de vue à l’épaisse monture blanche, sa veste noire pour une robe jaune vif.

Un peu avant 23 heures, ses musiciens et elle entament leur concert. Sur scène, la chanteuse est solaire. La complicité qui règne entre le quatuor crève les yeux. Dans le public, on est unanime. "La joie entre eux est très belle à voir" se ravie Chantal. "C’est que du bonheur !", renchérit Paul.


Regardez Cécile McLorin Salvant chanter "I'm all smiles" :


Une quinzaine de chansons des répertoires francophone et anglophone se succèdent. Une reprise de La solitude de Barbara est longuement applaudie. Après un rappel prévisible, Cécile McLorin Salvant s’éclipse. Elle sera en tournée en Europe tout l’été. Prochaine date française : le festival de jazz de Saint-Emilion, le 20 juillet prochain.


Retrouvez le reportage de France Ô / Outre-mer la 1ère :