Cédric Pemba-Marine, dont la famille est originaire du Gros-Morne, en Martinique, a été élu maire de Port-Marly, dans les Yvelines, dès le premier tour. Les électeurs ont plébiscité "l’enfant de la ville ".
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Cédric Pemba-Marine connait sa ville comme sa poche. Après être né dans les Hauts-de-Seine, sa famille s’installe à Port-Marly, dans le département voisin des Yvelines, alors qu’il n’a que quatre ans. C’est une "ville-village" de près de six mille habitants, dans laquelle "tout le monde se connait".
Regardez le portrait de Cédric Pemba-Marine signé Kessi Weishaupt et Bruno Gabetta :
Plus jeune, il se souvient y avoir fait "les 400 coups". Ensuite, il s’est investi dans l’association de la Jeunesse marlyportaine, pour apporter des activités sportives aux jeunes de la ville. "On échangeait beaucoup avec la municipalité de l’époque. On réclamait beaucoup, on était assez exigeants", se souvient-il.
Alors que l’élection municipale approche, la maire de l’époque, Marcelle Gorgues, propose à lui et un de ses amis, "un Noir et un autre d’origine algérienne", de rejoindre son équipe municipale. Cédric craint un temps de passer pour la "caution" de la mairie, auprès des jeunes de la ville. Il hésite, puis accepte la proposition.
Le voilà délégué aux Sports à 24 ans alors que la municipalité prévoit la construction d‘un complexe sportif.
Cédric Pemba-Marine sera ensuite nommé adjoint au maire en charge des Sports, puis de l’Education et de la Jeunesse.
L’équipe a pu s’interroger pour savoir si sa couleur de peau ne risquerait pas de poser problème à certains électeurs, il n’en a rien été. La liste menée par Cédric Pemba-Marine a été élue dès le premier tour avec 74,16% des voix.
"C’est un sujet qu’on avait bien en tête. On savait que pour certains, cela pouvait être une barrière et certains n’ont pas manqué de partager leurs interrogations. Mais globalement durant toute la campagne, ce n’est pas un sujet qui a été mis en avant. Ce qui a été mis en avant, c’est plutôt l’enfant de la ville qui connait sa ville et ses habitants, qui y est extrêmement attaché." Et l’adjoint Rodolphe Soucaret est ravi.
Avec l’épidémie de Covid-19, la fête après l’élection aura été de courte durée. Choisi par les électeurs mais pas encore officiellement installé comme maire, Cédric Pemba-Marine a géré la crise "à deux têtes", avec la maire sortante. "Elle avait le souci que la transition se passe le mieux possible et pour que peu à peu je puisse prendre ma place."
Dans le contexte actuel de manifestations contre le racisme et les violences policières, Cédric Pemba-Marine est attentif à entretenir des relations sereines entre les forces de l’ordre et les citoyens de sa commune.
Lors de la réunion hebdomadaire avec ses chefs de service, mardi matin, il s’est inquiété d’une intervention de police qui a voulu visiter l’ensemble des appartements d’un bâtiment dans lequel était censé se trouver un suspect. "Ce n’est pas la manière normale de fonctionner, il faut le dire, il faut le signaler pour ne pas que la même situation se représente et pour ne pas qu’on se retrouve avec des relations crispées entre la police et les concitoyens", explique-t-il ensuite.
Assis dans son fauteuil de maire, il s’attache à rester "un homme d’équilibre". "En réalité, on focalise sur ce qui se passe aux Etats-Unis en oubliant presque que quelques mois auparavant, cela a pu se poser aussi en France. Il ne faut pas nier qu’il peut y avoir des abus. Et c’est particulièrement regrettable parce que la police est là pour protéger, elle n’est pas là pour que le citoyen en ait peur."
Mais devenir parlementaire, ce n’est pas pour lui. "Je vois la vie de mon député, c’est une vie compliquée, bien plus compliquée qu’on ne le croit. En termes d’agenda, c’est du sept jours sur sept. Il faut accepter de concéder une partie de sa vie personnelle à son engagement public. Je n’ai pas cette aspiration-là.", assure-t-il, revendiquant seulement le souhait d’être "utile".
Pour l’heure, il songe à orienter sa ville vers la transition écologique. Développer la pratique du vélo, réduire la circulation des poids lourds dans cette commune traversée par deux routes nationales. "Des choses assez simples, pas très coûteuses à faire", assure Cédric Pemba-Marine.
Regardez le portrait de Cédric Pemba-Marine signé Kessi Weishaupt et Bruno Gabetta :
Plus jeune, il se souvient y avoir fait "les 400 coups". Ensuite, il s’est investi dans l’association de la Jeunesse marlyportaine, pour apporter des activités sportives aux jeunes de la ville. "On échangeait beaucoup avec la municipalité de l’époque. On réclamait beaucoup, on était assez exigeants", se souvient-il.
Alors que l’élection municipale approche, la maire de l’époque, Marcelle Gorgues, propose à lui et un de ses amis, "un Noir et un autre d’origine algérienne", de rejoindre son équipe municipale. Cédric craint un temps de passer pour la "caution" de la mairie, auprès des jeunes de la ville. Il hésite, puis accepte la proposition.
Le voilà délégué aux Sports à 24 ans alors que la municipalité prévoit la construction d‘un complexe sportif.
J’étais tout jeune, je découvrais ce monde-là. Je pensais que c’était un monde très éloigné de ce que j’étais, un monde de promesses pas forcément tenues. En réalité, c’était totalement autre chose. J’ai pu m’y investir et me sentir utile.
Cédric Pemba-Marine, maire de Port-Marly
Cédric Pemba-Marine sera ensuite nommé adjoint au maire en charge des Sports, puis de l’Education et de la Jeunesse.
"Un enfant de la ville"
Lorsque Marcelle Gorgues décide de ne pas se représenter après 16 ans de mandat à la tête de Port-Marly, son équipe se réunit pour choisir un successeur. "Il y a eu des discussions, mais c’est un choix relativement unanime", raconte Rodolphe Soucaret, adjoint aux Grands travaux.L’équipe a pu s’interroger pour savoir si sa couleur de peau ne risquerait pas de poser problème à certains électeurs, il n’en a rien été. La liste menée par Cédric Pemba-Marine a été élue dès le premier tour avec 74,16% des voix.
"C’est un sujet qu’on avait bien en tête. On savait que pour certains, cela pouvait être une barrière et certains n’ont pas manqué de partager leurs interrogations. Mais globalement durant toute la campagne, ce n’est pas un sujet qui a été mis en avant. Ce qui a été mis en avant, c’est plutôt l’enfant de la ville qui connait sa ville et ses habitants, qui y est extrêmement attaché." Et l’adjoint Rodolphe Soucaret est ravi.
C’est une chance pour Port-Marly d’avoir quelqu’un comme lui. Je trouve ça formidable. Tout le monde est très heureux. Peut-être qu’un des défis du XXIème siècle, c’est de ne plus se préoccuper de la couleur de la peau.
Rodolphe Soucaret, adjoint au maire de Port-Marly
Avec l’épidémie de Covid-19, la fête après l’élection aura été de courte durée. Choisi par les électeurs mais pas encore officiellement installé comme maire, Cédric Pemba-Marine a géré la crise "à deux têtes", avec la maire sortante. "Elle avait le souci que la transition se passe le mieux possible et pour que peu à peu je puisse prendre ma place."
"Un homme d’équilibre"
Dans le contexte actuel de manifestations contre le racisme et les violences policières, Cédric Pemba-Marine est attentif à entretenir des relations sereines entre les forces de l’ordre et les citoyens de sa commune.
Lors de la réunion hebdomadaire avec ses chefs de service, mardi matin, il s’est inquiété d’une intervention de police qui a voulu visiter l’ensemble des appartements d’un bâtiment dans lequel était censé se trouver un suspect. "Ce n’est pas la manière normale de fonctionner, il faut le dire, il faut le signaler pour ne pas que la même situation se représente et pour ne pas qu’on se retrouve avec des relations crispées entre la police et les concitoyens", explique-t-il ensuite.
Assis dans son fauteuil de maire, il s’attache à rester "un homme d’équilibre". "En réalité, on focalise sur ce qui se passe aux Etats-Unis en oubliant presque que quelques mois auparavant, cela a pu se poser aussi en France. Il ne faut pas nier qu’il peut y avoir des abus. Et c’est particulièrement regrettable parce que la police est là pour protéger, elle n’est pas là pour que le citoyen en ait peur."
Vers la transition écologique
Lorsqu’il n’est pas dans sa mairie, on peut croiser Cédric Pemba-Marine dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Il est attaché parlementaire auprès du député Modem Bruno Millienne, de la neuvième circonscription des Yvelines.Mais devenir parlementaire, ce n’est pas pour lui. "Je vois la vie de mon député, c’est une vie compliquée, bien plus compliquée qu’on ne le croit. En termes d’agenda, c’est du sept jours sur sept. Il faut accepter de concéder une partie de sa vie personnelle à son engagement public. Je n’ai pas cette aspiration-là.", assure-t-il, revendiquant seulement le souhait d’être "utile".
Pour l’heure, il songe à orienter sa ville vers la transition écologique. Développer la pratique du vélo, réduire la circulation des poids lourds dans cette commune traversée par deux routes nationales. "Des choses assez simples, pas très coûteuses à faire", assure Cédric Pemba-Marine.