Une centaine de pays vote pour la protection des requins makos, à risque d'extinction

Un requin mako à la surface de l'eau, en Nouvelle-Zélande.
Un vote a été effectué dimanche en faveur de la régulation du commerce international des requins makos, très recherchés pour leur chair et leurs ailerons, lors de la conférence de la CITES, qui se penchait sur le cas de plusieurs espèces marines.
Ils sont une centaine à avoir pris le parti des requins makos lors de la conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), dimanche 25 août. De nombreux pays ont voté en faveur de la protection du requin mako. Ce requin, le plus rapide (jusqu'à 80km/h), vit en Atlantique, Méditerranée, Pacifique Nord et Océan indien et est la cible de flottes de pêche puissantes. Si bien qu'en mer Méditerranée, il a quasiment disparu et que sa population a fortement diminué ailleurs.

C’est le Mexique qui a présenté une proposition pour inscrire le requin taupe-bleu et le petit requin taupe (aussi dénommés mako) à l'annexe II de la conférence CITES, qui fixe les règles du commerce international de plus de 35 000 espèces de faune et de flore sauvages.

Cette proposition a donné lieu à de vifs débats avant d'être adoptée par 102 voix pour (40 contre), lors d'un vote à bulletin secret.

"Le comité I de la CITES a accepté, ce matin par un vote, que les requins-taupes mako soient inscrits à l'Annexe II afin qu'ils soient protégés sous le régime de contrôle du commerce" s'est félicitée l'organisation sur son compte Twitter.  

40 pays contre

"La pêche est la principale menace à laquelle sont soumises ces requins", a déclaré le délégué de l'Union européenne, qui soutenait cette mesure, avant d’argumenter, "des mesures de gestion beaucoup plus fortes sont nécessaires" que des tentatives nationales pour réduire la surpêche.

Dans le camp adverse, des pays opposés à cette inscription, comme le Japon ou la Chine, ont fait valoir que les données scientifiques sont insuffisantes ou ne démontrent pas un déclin de l'espèce, ou encore que leur commerce est déjà géré par les organisations intergouvernementales de pêche.

Les délégués représentant plus de 180 pays, réunis à Genève pour 12 jours, ont aussi voté pour le classement de 18 espèces de raies et de requins.

"Il y a un véritable élan global pour sauver ces espèces", a salué Megan O'Toole, de l'ONG Ifaw. "Il y a maintenant de l'espoir", a quant à lui déclaré Luke Warwick de Wildlife Conservation Society (WCS). Pour la première fois, trois espèces de concombres de mer, prisés par les consommateurs en Asie, ont été inscrites à l'annexe II, avec un délai de 12 mois pour la mise en oeuvre. Une décision saluée par le WWF. Ces animaux sont menacés par la surpêche alors qu'ils "jouent un rôle crucial dans la santé des écosystèmes", a commenté Colman O Criodain.
 

Permis d’exportation

Une séance plénière est prévue d’ici le 28 août, date de la clôture de la CITES, et les votes devront être confirmés à cette date. Si c'est le cas, le commerce international de ces espèces, sans être interdit, fera l'objet de permis d'exportation ou un certificat de réexportation à condition qu'il ne nuise pas à leur survie dans la nature.

La CITES peut imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles.

En mars dernier, une étude de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avait révélé que 17 espèces de raies et requins sur les 58 dernièrement évaluées étaient classées à risque d'extinction, avec des craintes très fortes pour le requin mako et le petit requin-taupe.