Le texte a obtenu l’unanimité du conseil de Paris, le 8 juin dernier. Le vœu s'inscrit dans la lignée de la politique de la maire de Paris, qui lors de ses visites aux Antilles avait "été sensibilisé sur le scandale du chlordécone », souligne Jacques Martial, élu à la ville de Paris en charge des communautés ultramarines.
Dans cette proposition que soutient la ville de Paris, les instigateurs demandent la mise en place de plusieurs outils, et notamment le dépistage gratuit en lien avec l’ARS pour les Antillais vivant à Paris, "8 à 10% des Parisiens, sont des ultramarins dont beaucoup de Guadeloupe et Martinique. […] Le but est de savoir si les Antillais vivant ici sont porteurs de la chlordécone. Ce sont des données de santé publique, les personnes qui souhaitent se faire dépister peuvent le faire, car c’est un droit”, souligne Jacques Martial.
"Le problème, c'est ce qu'on en fait"
Ce vœu, adopté par la ville de Paris, vise donc à rendre le dépistage accessible au plus grand nombre. Jusqu’à maintenant, les tests étaient payants à hauteur de 120 à 160 euros et non remboursables par la sécurité sociale. La gratuité est une bonne chose pour le Professeur Robert Barouki, mais il s’interroge sur son utilité, "qu’est-ce qu’on fait des résultats ? C’est bien d’avoir un dosage, de savoir son taux dans le sang, mais que fait-on pour la personne après ? Pour le moment, il n’y a aucun traitement contre le Chlordécone", alerte le professeur, membre de l’académie nationale de médecine en France.
Le biochimiste va plus loin dans ses interrogations, en avançant le fait que "le taux de Chlordécone diminue dans le sang avec le temps. Au bout de deux, trois ans, il ne reste plus grand-chose [dans le sang] sauf si vous rentrez régulièrement et que vous consommez des aliments contaminés", en d’autres termes, il ne comprend pas la volonté de vouloir ouvrir des centres de dépistage gratuit à Paris, si dans les Antilles, ce projet n’est pas encore généralisé.
En attendant, ce vœu validé par le conseil de Paris doit encore être débattu. Certains parlent déjà de sa mise en place dans les centres d’action sociale et de santé de la capitale, mais le projet est encore loin d'être réalisé. Il doit suivre un cheminement administratif, qui permettra peut-être, un jour, sa mise en place... ou pas.