"Dans le cadre d'une instruction criminelle, ce n'est pas à 7 000 kilomètres du lieu qu'il faut instruire", a justifié Me Alex Ursulet, avocat de la CTM dans ce dossier.
La collectivité unique de Martinique s'est constituée partie civile dans la procédure pénale au mois d'octobre 2021. Cette demande de transport sur les lieux est le premier acte introduit par la collectivité depuis son entrée dans le dossier.
"C'est incompréhensible", a expliqué le conseil de la CTM. "Cette instruction dure depuis plus de 15 ans et aucun déplacement sur les lieux du crime n'a eu lieu".
Auditionner le président de l'exécutif local
Des associations martiniquaises et guadeloupéennes, qui avaient déposé plainte il y a 14 ans pour empoisonnement au chlordécone, ont appris début 2021 que cette plainte pourrait tomber sous le coup de la prescription.
A l'Assemblée, Serge Letchimy s'inquiète de la perspective du classement sans suite de la plainte déposée il y a 14 ans pour la pollution au chlordécone. "Comment comptez-vous respecter l'engagement de réparations pris par le président de la République ?" pic.twitter.com/Lb95wBOZRD
— La1ere.fr (@la1ere) January 26, 2021
Dans son courrier, l'avocat a proposé aux juges d'auditionner le président de l'exécutif local, Serge Letchimy, mais "aussi les autres parties civiles qui souhaiteraient être entendues".
Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu'en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles.
Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France.