Chlordécone : le cancer de la prostate bientôt reconnu comme maladie professionnelle

Plantation de bananiers en Guadeloupe à Capesterre-Belle-Eau en 2012
Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a annoncé qu'il prendrait un décret actant la reconnaissance du cancer de la prostate suite à l'usage de pesticide comme étant une maladie professionnelle. Aux Antilles, l'utilisation du chlordécone a provoqué de très nombreux cancers de la prostate.

Souffrir d'un cancer de la prostate après avoir été exposé à des pesticides dans un cadre professionnel sera désormais reconnu comme étant une maladie professionnelle, ouvrant ainsi droit à une indemnisation pour les malades.

Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie l'a confirmé au Sénat mercredi après-midi, en réponse à une question du sénateur écologiste Joël Labbé qui l'interpellait sur le sujet.

Le ministre prendra un décret suite à l'avis favorable de la commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture rendu mardi. Le sénateur Joël Labbé a souligné que "cette reconnaissance constituerait une avancée indispensable pour les agriculteurs et salariés victimes."

Le chlordécone, cause de cancers de la prostate aux Antilles

En Guadeloupe et en Martinique, le chlordécone, insecticide utilisé dans les bananeraies jusqu'à son interdiction en 1993, a contaminé plus de 90 % de la population et est à l'origine de nombreux cancers.

Les études scientifiques alertent depuis longtemps sur ce lien entre cancer et pesticide, en métropole mais aussi dans les Antilles, où le scandale du chlordécone pèse lourd sur la santé des populations.

Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan


En juillet, l'Inserm avait jugé "vraisemblable" le lien entre cancer de la prostate et exposition au chlordécone. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) était parvenu aux mêmes conclusions dans un rapport d'expertise publié en mars dernier.