Souffrir d'un cancer de la prostate après avoir été exposé à des pesticides dans un cadre professionnel sera désormais reconnu comme étant une maladie professionnelle, ouvrant ainsi droit à une indemnisation pour les malades.
Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie l'a confirmé au Sénat mercredi après-midi, en réponse à une question du sénateur écologiste Joël Labbé qui l'interpellait sur le sujet.
.@J_Denormandie répond à @JLabbeSenat : "La réponse est oui : je prendrai le décret, conformément à l’avis de la commission."#QAG #DirectSénathttps://t.co/KDwApnxxoG pic.twitter.com/0iaO0Z2ewc
— Sénat Direct (@Senat_Direct) October 20, 2021
Le ministre prendra un décret suite à l'avis favorable de la commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture rendu mardi. Le sénateur Joël Labbé a souligné que "cette reconnaissance constituerait une avancée indispensable pour les agriculteurs et salariés victimes."
Le chlordécone, cause de cancers de la prostate aux Antilles
En Guadeloupe et en Martinique, le chlordécone, insecticide utilisé dans les bananeraies jusqu'à son interdiction en 1993, a contaminé plus de 90 % de la population et est à l'origine de nombreux cancers.
Les études scientifiques alertent depuis longtemps sur ce lien entre cancer et pesticide, en métropole mais aussi dans les Antilles, où le scandale du chlordécone pèse lourd sur la santé des populations.
En juillet, l'Inserm avait jugé "vraisemblable" le lien entre cancer de la prostate et exposition au chlordécone. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) était parvenu aux mêmes conclusions dans un rapport d'expertise publié en mars dernier.