Dans une interview parue ce mercredi dans le magazine Les Inrocks, Christiane Taubira fait quelques allusions à la campagne présidentielle. Macron, Hamon, et même Manuel Valls… l’ancienne ministre de la Justice délivre bons et mauvais points.
Christiane Taubira "ne rêve pas d’être Présidente", mais elle a une opinion sur ceux qui y songent. Dans un entretien à l'hebdomadaire Les Inrocks, l’ancienne Garde des Sceaux échange avec Mehdi et Badrou, les ex-kids de France Inter. Elle en profite pour tacler Emmanuel Macron et saluer la victoire de Benoît Hamon, sans pour autant se ranger, officiellement, derrière le vainqueur de la primaire de la Belle Alliance.
Christiane Taubira "connaît la différence entre les politiques de gauche et de droite. Des générations ont payé dans leur chair le fait de réclamer un monde plus juste et plus égalitaire." Très critique avec Emmanuel Macron, l’ancienne Garde des Sceaux estime qu'il mise sur sa capacité de séduction, "c’est même sa carte maîtresse."
Interrogé ce matin dans la matinale de France Inter, Emmanuel Macron a rappelé son positionnement sur l'échiquier politique. "Je suis né dans une famille de gauche", affirme le leader du mouvement En Marche ! "J’ai mon identité politique, elle vient de la gauche mais elle est dans le dépassement."
"À gauche, nous protégeons les plus vulnérables, nous nous soucions de la situation des gens pour leur permettre de transcender leur capacités (…) La gauche parle de la manière de faire société ensemble, de mettre un terme à cette inégalité qui fait qu’un gamin est condamné le jour de sa naissance du seul fait du lieu où il naît."
A Mehdi et Badrou, âgés de 24 ans, qui questionnent certaines décisions prises pendant le mandat de François Hollande, elle distille ses conseils frondeurs : "Quand vous constatez que les propos de vos représentants ne correspondent pas à ce que vous êtes, vous devez leur faire savoir qu’ils vous représentent mal et que vous ne pouvez en être solidaire."
Macron, "un pur produit du système"
C’est Emmanuel Macron, le candidat qui se présente comme "antisystème", qui concentre les remarques les plus cinglantes. Ni de gauche, ni de droite, son positionnement agace la Guyanaise, qui se tient en retrait de la vie politique nationale depuis plusieurs mois. "Entendre quelqu’un qui prétend à la magistrature suprême dire qu’il n’y a pas de différences entre droite et gauche m’atterre", confie l’auteure de Murmures à la jeunesse.Je suis atterrée par son effet sur de jeunes esprits."
Christiane Taubira "connaît la différence entre les politiques de gauche et de droite. Des générations ont payé dans leur chair le fait de réclamer un monde plus juste et plus égalitaire." Très critique avec Emmanuel Macron, l’ancienne Garde des Sceaux estime qu'il mise sur sa capacité de séduction, "c’est même sa carte maîtresse."
Interrogé ce matin dans la matinale de France Inter, Emmanuel Macron a rappelé son positionnement sur l'échiquier politique. "Je suis né dans une famille de gauche", affirme le leader du mouvement En Marche ! "J’ai mon identité politique, elle vient de la gauche mais elle est dans le dépassement."
Je gouvernerai avec des responsables politiques de gauche, de droite, avec de nouveaux responsables venant de la société civile. #le79inter pic.twitter.com/GI8QVTdhns
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 1, 2017
Hamon, "un vrai renouvellement"
Pour Christiane Taubira, le nouveau souffle de cette campagne présidentielle vient bien de la gauche et il s’appelle Benoît Hamon. "Dans la campagne, sa voix est un vrai renouvellement." L’occasion de rappeler qu’elle défend les mêmes valeurs que son ancien collègue au gouvernement, sans pour autant annoncer son soutien au candidat désigné par la primaire de la Belle Alliance."À gauche, nous protégeons les plus vulnérables, nous nous soucions de la situation des gens pour leur permettre de transcender leur capacités (…) La gauche parle de la manière de faire société ensemble, de mettre un terme à cette inégalité qui fait qu’un gamin est condamné le jour de sa naissance du seul fait du lieu où il naît."
Quelques piques pour Manuel Valls
Des valeurs, semble-t-il, éloignées de celles défendues par Manuel Valls, lors de son séjour à Matignon. Sans jamais le citer, Christiane Taubira décoche plusieurs piques à l’attention de l’ancien Premier ministre. "Se prétendre le champion de la sécurité comme une fin en soit, alors qu’elle est un droit, ou se proclamer champion de la laïcité intégrale pour exclure, ce ne sont pas des marqueurs de gauche."A Mehdi et Badrou, âgés de 24 ans, qui questionnent certaines décisions prises pendant le mandat de François Hollande, elle distille ses conseils frondeurs : "Quand vous constatez que les propos de vos représentants ne correspondent pas à ce que vous êtes, vous devez leur faire savoir qu’ils vous représentent mal et que vous ne pouvez en être solidaire."