Chronique du nickel : A Londres, la presse économique évoque les bons résultats de la SLN (Eramet) en Nouvelle-Calédonie

Traders du nickel à la Bourse des métaux de Londres (LME)
Imprévisible et déconcertant. Ces trois derniers mois, le nickel a poursuivi l’un des retournements de situation dont il a le secret. Malgré des soubresauts, le cours du métal reste élevé, et surtout il dépasse les coûts de production de la SLN qui renoue avec les bénéfices.
A Londres, le temple des matières premières, un analyste commente : "Le nickel, c’est comme des montagnes russes, ça monte, ça descend…" Et cette semaine, il remonte. À l’image des bons résultats de la SLN en Nouvelle-Calédonie. La plus ancienne compagnie métallurgique et minière du nickel a enregistré, au 3e trimestre, son premier bilan positif depuis longtemps, particulièrement au mois de septembre. Le coût de production de la SLN a baissé : 12.698 dollars la tonne. Sur la même période, le prix moyen du nickel au LME s’est établi à 15.540 dollars. Le plan de sauvetage produit ses effets. Des avancées qui ont été saluées, notamment, par deux dépêches d’agences anglo-saxonnes.

"Eramet annonce avoir produit 216.000 tonnes de nickel contenu au troisième trimestre, soit une hausse de 21 % dans le cadre du plan de sauvetage mis en place, avec succès, par la Société Le Nickel (SLN) basée en Nouvelle-Calédonie"
Reuters/Metal Bulletin (Fastmarkets)

Fermeture, pénurie ? 
De Londres à Shanghai, le nickel remonte cette semaine. Il aura suffi tout d’abord de la fermeture, provisoire, d’une usine en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La pollution marine par des boues toxiques de la baie de Madang a secoué le marché des matières premières. Cette usine ne peut plus livrer le nickel (35.400 tonnes en 2019) destiné aux batteries chinoises des véhicules électriques. Risque de pénurie dans un marché sous tension ? Les cours sont repartis à la hausse. Et d’autant que les dernières statistiques de l’INSG (Groupe international d’étude du nickel) confirment des tensions, malgré une hausse de la production mondiale prévue en 2020. En Chine, une note d’information du marché des métaux de Shanghai (SMM) affirmait mercredi que "les stocks de minerai de nickel sont particulièrement bas dans les entrepôts portuaires." Même son de cloche chez un négociant londonien qui indique : "les contrats de nickel disponibles (LME on-warrant stocks) sont tombés au plus bas de la décennie." Un dernier opérateur de la City spécule sur un retour rapide à des prix autour de 17.000 dollars la tonne. "Inoxydable" ou "électrique", le nickel est l’un des métaux les plus demandés à la Bourse des métaux de Londres.

Le nickel va d'abord en Chine
Vendredi, les négociants et les traders n’ont pas négligé une dernière information. Selon Alastair Munro, analyste de Marex Spectron à la Bourse des métaux de Londres, "les importations de minerai de nickel de la Chine ont atteint 7,1 millions de tonnes en septembre, soit le niveau le plus élevé depuis janvier 2014. Les Philippines (4,4 millions de tonnes) remportant la plus grosse part du gâteau devant l’Indonésie (2,5 millions de tonnes.)" Et ces volumes importants sont le signe d'une bonne santé du secteur de l'acier inoxydable en Chine. De quoi spéculer sur les prix futurs de l'acier et du nickel...

Cours du nickel à trois mois au LME de Londres, vendredi 25 octobre à 16H30 GMT :16.820 dollars la tonne (7,63 $/l) Semaine + 3,59 %.