Le CHU de la Guadeloupe sera délocalisé en deux phases

Le CHU de la Guadeloupe, en partie détruit par un incendie le 28 novembre dernier, sera délocalisé en deux phases, a annoncé jeudi l'Agence Régionale de Santé (ARS) à l'issue d'une réunion à la Résidence départementale du Gosier (commune de la Grande-Terre).
La première phase commencera "dès mardi" alors que la seconde reste à déterminer en fonction des "résultats des experts", ont annoncé les responsables de l'ARS à l'AFP.

Ce plan d'action de réorganisation du CHU et de l'offre de soins en Guadeloupe prévoit en premier lieu la délocalisation des services de la tour nord dès mardi, de façon progressive, jusqu'au mois de juin, pour "pouvoir nettoyer, décontaminer, mettre à niveau le CHU à nouveau", a précisé Valérie Denux, directrice de l'Agence Régionale de Santé de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy.

Ces services seront hébergés à la clinique de Choisy (au Gosier), ou au nouveau centre gérontologique de Palais Royal (Abymes), qui doit ouvrir ses portes prochainement. Une partie de la tour sud est aussi concernée en créant un Pôle mère-enfant à la Polyclinique, aux Abymes.

La réanimation et les urgences restent au CHU dans un premier temps, "deux blocs mobiles" doivent être mis en oeuvre mais les travaux de réhabilitation entamés pour récupérer d'autres blocs opératoires sont "gelés" en attendant les décisions prises pour la deuxième phase, selon la même source.

Agir "sans précipitation"

D'ici le 15 avril, une décision sera prise concernant la deuxième phase, avec deux solutions possibles, soit une délocalisation totale soit partielle en créant des zones de confinement et des zonages très précis, selon Mme Denux. Cette décision dépendra des résultats d'expertise sur l'analyse de l'environnement du CHU (air, eau, etc), et la toxicologie.

La directrice de l'ARS s'est déclarée satisfaite de pouvoir agir "sans précipitation" car pour l'heure, selon les expertises déjà menées, "il n'y a pas de risque grave, imminent pour le personnel et les patients", a-t-elle dit. Pierre Thépot, directeur du CHU, a affirmé qu'il "adhérait complètement" à ce plan.

Dans le quotidien France-Antilles, samedi matin, Ginette Lérus, membre de l'UGTG et secrétaire du CHSCT, a indiqué demeurer favorable à une délocalisation totale: "faire des travaux aussi lourds en site occupé ne peut qu'être néfaste pour le personnel", a-t-il dit.

Un nouveau CHU, dont la construction était annoncée bien avant l'incendie, est attendu d'ici cinq ans même si les syndicats ne croient pas à ce délai. Cette délocalisation "va coûter cher", a reconnu Mme Denux, "probablement" plusieurs dizaines de millions d'euros.

Depuis l'incendie, l'Etat a versé 45 millions d'euros. Le CHU de la Guadeloupe compte plus de 3.000 salariés.