Le CHU en Guyane n'est pas à l'ordre du jour pour le gouvernement

Le Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais
La situation sanitaire en Guyane a fait l'objet d'un débat à part entière entre les sénateurs et le gouvernement. Un échange voulu par la commission des affaires sociales après les nombreux amendements déposés lors de l’examen du projet de loi santé en juillet dernier. 
Deux heures d’échanges entre les sénateurs et le secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé. Dans ce vaste territoire, la démographie est 5 fois plus dynamique que la moyenne nationale, 9 000 naissances par an. Quarante pour cent de la population est âgée de moins de 20 ans.
 

Situation alarmante

Il n’existe que trois hôpitaux, sur ce vaste territoire de 83 856 km2, et 18 centres de soins délocalisés. L’ensemble du territoire est "classé déficitaire" selon Alain Milon, président de la commission des affaires sociales, avec moins de 600 médecins en activité. Le personnel médical sur place est épuisé, et les équipements souvent vétustes. Par ailleurs, 20 à 30 % des patients sont sans couverture sociale ou sans papier.
 

Pas de CHU à l’ordre du jour

Pour répondre aux déserts médicaux, et rendre le territoire plus attractifs pour le personnel de santé, de nombreux sénateurs ont réclamé un Centre Hospitalier Universitaire, CHU,  comme inscrit dans l’accord de Guyane après la crise social de 2017. Pour le Sénateur de Guyane, Antoine Karam, le Groupement Hospitalier de Territoire de Guyane, GHT, n’est pas suffisant. Sur ce dossier, il se dit « mobilisé, vigilant, et déterminé ».

Mais cette demande répétée des sénateurs ne trouve pas écho auprès du secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé. Adrien Taquet, privilégie avant tout la consolidation du groupement hospitalier et le développement de la recherche. Ecoutez sa réponse :
 
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Une plate-forme à l’étude pour les évacuations sanitaires

On dénombre près de 4 000 évacuations sanitaires par an pour la Guyane. Des opérations qui grèvent le budget des hôpitaux et sont problématiques pour les patients et leurs familles. Une plate-forme territoriale d’appui est à l’étude pour aider les professionnels de santé à organiser au mieux les évacuations sanitaires. Pour limiter les départs des patients, l’offre sur place est développée grâce à la coopération avec les Antilles. Une offre de cardiologie est proposée depuis peu. Depuis le mois d’avril une équipe de Martinique se rend à Cayenne une fois par mois pour traiter les patients et former le personnel.   
 

Échec d’un accord avec le Surinam

Pour répondre à la demande dans l’ouest Guyanais, une coopération devait se mettre en place sur le plan médical avec le Surinam, pays voisin. L’ancienne ministre de l’Environnement, Dominique Voynet, a été missionnée pour réfléchir à la coopération sanitaire entre la Guyane et le Surinam, mais aucun accord n’a pu aboutir. Ecoutez les explications du secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé.
 
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VIH

La question du VIH a également été abordée pour ce territoire français, où le nombre de personnes atteintes du virus reste important. L’accès au traitement préventif en Guyane est limité. Pour inverser la tendance, l’Etat prévoit de multiplier les dépistages et les rendre plus efficaces. Une coopération avec le Brésil baptisée "Oyapock coopération santé", a permis de renforcer l’offre de prévention et de réduction des risques.        

Pour mieux appréhender la problématique Guyanaise, le secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, prévoit de se rendre bientôt en Guyane.