Cobalt : Volkswagen se développe à marche forcée et recherche des producteurs

Le cobalt - ici sous forme de poudre - prolonge la durée de vie des batteries des véhicules électriques
Le leader mondial de l’automobile a décidé de prendre le tournant de l'électrique suite au scandale du diesel. Dans sa nouvelle stratégie, le constructeur allemand a prévu de produire 3 millions de véhicules électriques d'ici 2025 lesquels seront alimentés par autant de batteries au cobalt.

Le cobalt occupe la case 27 dans le tableau périodique des métaux de transition. Il est l'un des composants primordiaux, avec le nickel, entrant dans la fabrication des batteries rechargeables au lithium-ion destinées aux véhicules électriques. Le métal ou les granulés de cobalt augmentent la densité et prolongent la durée de vie des batteries, permettant aux constructeurs automobiles d’assurer une garantie de 8 à 10 ans.

Très cher cobalt

La République Démocratique du Congo (RDC) extrait environ 65% du cobalt de la planète. Le marché du cobalt est dominé par Glencore qui a produit plus de 28 000 tonnes en 2017. La production mondiale est estimée à environ 102 000 tonnes. Le Canada, la Chine, la Russie, l'Australie, la Zambie et - la Nouvelle-Calédonie avec l’usine du Sud de Vale (4 500 tonnes) – font partie des sources de production. Au cours actuel du cobalt, la production calédonienne devrait rapporter près de 324 millions de dollars au groupe brésilien pour l’année 2017.

Granulés de cobalt pour l'industrie des alliages aéronautiques et les batteries électriques

Dans le document fourni aux principaux producteurs mondiaux de cobalt, Volkswagen détaille les composants de ses batteries : six parts de nickel, deux parts de cobalt et deux parts de manganèse. Mais cette composition pourrait évoluer.

Face à ces estimations, Volkswagen a lancé un appel d'offres aux producteurs mondiaux de cobalt afin que ces derniers lui soumettent des propositions. Après un premier contact fin novembre, les discussions doivent reprendre en début d’année à Wolfsburg, siège de Volkswagen. Deux contraintes, pouvoir fournir le précieux minerai sur une période de 10 ans à compter de 2019 – et au meilleur prix. Le groupe allemand a prévu d’investir près de 34 milliards d’euros dans les véhicules électriques d’ici 2030 précise l’agence Reuters. 

Négociations confidentielles

Dans sa soif de cobalt, Volkswagen est-il en négociation avec le brésilien Vale ? Pourrait-il être intéressé par un investissement dans l’usine du Sud ? Au siège de Vale à Rio de Janeiro on répond sans plus de précision :« les négociations qui se dérouleront en début d’année sont confidentielles » et de renvoyer aux propos de Fabio Schwartsmann tenus durant la conférence du « Vale Day » avec la presse anglo-saxonne, le 8 décembre à Londres. Des propos qui ne font pas état d'une négociation avec le groupe automobile allemand lequel de son côté déclare qu'il ne peut pas commenter ce sujet.

Le prix du cobalt

Selon les  analystes du secteur des métaux, les besoins de Volkswagen devraient se situer entre 24 000 et 36 000 tonnes par an, chaque batterie utilisant entre 8 et 12 kg de cobalt. La facture s'élèverait à 2,4 milliards de dollars pour 3 millions de véhicules. Une autre étude réalisée par l’agence londonienne CRU estime que le secteur de la batterie aura besoin d'au moins 75 000 tonnes de cobalt par an jusqu'en 2025, contre 41 000 tonnes en 2017. Le cobalt se négocie autour de 72 000 dollars la tonne (32,65 Ib) son prix le plus élevé depuis octobre 2008, alors qu‘il était encore sous 22 000 dollars en décembre 2015. La bataille mondiale pour l'approvisionnement en cobalt ne fait que commencer. Elle passe aussi par Vale et la Nouvelle-Calédonie.