Le président conservateur colombien Ivan Duque a estimé mercredi que la dépénalisation totale de l'avortement serait un changement "très dur" pour son pays, au moment où la Cour constitutionnelle étudie la possibilité de légaliser l'IVG dans les premiers mois de grossesse.
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"Je suis une personne pro-vie, je crois en la vie dès la conception", a déclaré le chef de l'Etat colombien. La loi colombienne autorise l'avortement dans trois cas précis : si la vie de la mère est en danger, si le foetus a une malformation génétique ou si la grossesse est le résultat d'un viol. "Sortir de ces trois conditions, qui sont très claires, me semble être un changement très fort pour la société colombienne (...) je crois qu'aller dans ce sens serait quelque chose de très dur", a-t-il ajouté.
Appel à un référendum
Le parti de d’Ivan Duque, le Centre démocratique (droite conservatrice), a lancé l'idée d'un référendum contre ce qu'il appelle le "laxisme de l'avortement". La Cour constitutionnelle devrait se prononcer le 26 février sur la possibilité pour les femmes de recourir à un avortement au cours des 12 ou 16 premières semaines de grossesse, dans ce pays catholique où l'Eglise exerce une grande influence.Manifestations
Plusieurs dizaines de militants anti-avortement se sont rassemblés mercredi devant la haute cour, dans le centre de Bogota, pour dire leur refus de la dépénalisation. Une manifestation a également eu lieu à Medellin (nord-ouest).Au même moment, des militants pro-avortement, moins nombreux, ont également manifesté. L'association Profamilia, qui informe les femmes sur leurs droits à l'avortement et à la contraception, indique avoir accompagné 22.146 avortements en 2019 dans le cadre prévu par la loi.
En Amérique latine, Cuba, l'Uruguay, Puerto Rico, ainsi que la ville de Mexico ont légalisé l'avortement.