En déplacement en Algérie, Emmanuel Macron a qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité" dans une interview à une chaine de télévision locale. Des propos qui suscitent un tollé à droite et au Front National.
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Dans une interview à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors de son voyage en Algérie en début de semaine, le candidat à la présidentielle a qualifié la colonisation de "crime", de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie".
"La colonisation est un crime" et "fait partie de l'histoire française", a déclaré E. #Macron à une TV algérienne. pic.twitter.com/0EG9nvPKRB
— franceinfo (@franceinfo) 15 février 2017
La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes", a déclaré Emmanuel Macron, tout en affirmant ne pas vouloir "balayer tout ce passé".
Tollé à droite et au FN
Plusieurs responsables politiques Les Républicains mais surtout du FN ont vivement réagi au lendemain de la mise en ligne de cette interview. En meeting à Compiègne mercredi soir, François Fillon a jugé "Indigne d'un candidat à la présidence de la République cette repentance permanente".
Monsieur #Macron a osé dire que la colonisation était un crime contre l'humanité. Cette repentance permanente est indigne. pic.twitter.com/DrEcvzoNjH
— François Fillon (@FrancoisFillon) 15 février 2017
"Honte à EmmanuelMacron qui insulte la France à l'étranger: +la colonisation de la France était un crime contre l'humanité+", a tweeté le député LR Gérald Darmanin, un proche de l'ancien président Sarkozy.
Honte à @EmmanuelMacron qui insulte la France à l'étranger : "la colonisation de la France était un crime contre l'humanité"
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 15 février 2017
"Opposer les Français, ressortir ces histoires pour diviser, pour remobiliser,
je vois bien les soucis électoraux qu'il y a derrière tout ça. Ce n'est pas digne
d'un chef d'Etat d'aller agiter des cicatrices qui sont encore très douloureuses",
a lancé Jean-Pierre Raffarin sur BFMTV.
"Macron, le candidat des élites, des banques, des médias et... de la repentance", a fustigé la députée FN Marion Maréchal-Le Pen, également
sur Twitter.
#Macron, le candidat des élites, des banques, des médias et... de la repentance ! https://t.co/Z2WXxOrmGQ
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 15 février 2017
En octobre, une première controverse
En octobre, Emmanuel Macron avait suscité la controverse en déclarant au Point: "Alors oui, en Algérie il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un Etat, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie".
En septembre 2016, les propos de François Fillon sur la colonisation avaient fait polémique
En septembre 2016, alors candidat à la primaire de la droite et du centre, François Fillon avait estimé que l'objectif de la France lors de la colonisation visait à "Faire partager sa culture aux peuples d'Afrique", comme La1ere.fr le rapportait (article à lire par ici).Ces propos avaient suscité un tollé parmi les associations anti-racistes et les responsables politiques de gauche.