Comment les jeunes ultramarins passent Noël à Paris, loin de leur famille?

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L’une est guyanaise, l’autre guadeloupéen. Comme de nombreux jeunes ultramarins, Sophie et Ludgy sont contraints de rester dans l’hexagone pour les fêtes de fin d’année. Loin de leur famille, ils s’organisent pour célébrer cette fête chez des proches.
Sophie vient de terminer ses études en production audiovisuelle. Arrivée en 2010, à l’âge de 18 ans, c’est la première fois depuis son installation à Paris qu’elle ne rentre pas en Guyane. Cette année, faute de moyen, elle s’est résignée à rester à Paris.
 
Le billet France-Guyane a atteint des sommets et son récent retour en Guyane, l’été dernier, l’a décidé à passer le réveillon avec ces amis rencontrés dans l’hexagone. Comme elle, ils ne viennent pas de Paris, mais "d’un peu partout dans le monde".
 

Des spécialités locales au menu

Ils se sont organisés pour réveillonner chez l’un d’entre eux. Tous rapportent un élément du repas. Sophie est en charge du dessert. Elle hésite encore entre la version classique, un soufflé au chocolat, et une spécialité guyanaise, les dizé-milé avec un gâteau à l’ananas. L’occasion de faire découvrir les saveurs de là-bas à ces amis d’ici.

 

Et la messe ?

Elle ne sait pas si cette année elle ira à la messe avec ses amis. "C’est beaucoup moins religieux. Avec mes parents, c’est un passage obligé. A Paris, c’est plus tranquille". Quoiqu’il en soit, on lui a "garanti de passer une bonne soirée". Elle ne cache pas son pincement au cœur. "Ma famille va vraiment me manquer. C’est le moment où on se retrouve tous".
 

L'esprit de Noël

Ludgy lui est un habitué des noëls loin des siens. Pour la sixième année consécutive, il ne rentrera pas sur son île, la Guadeloupe. Comme il dit : "Tout n’est pas perdu", il se rend habituellement chez des cousins qui habitent Paris. "Je ne suis pas avec ma mère et mon père mais d’autres membres de ma famille. Je retrouve l’esprit de noël guadeloupéen avec tous les plats traditionnels".
 
Du riz, des pois, du jambon Marion, du boudin et les cocktails. "Sans oublier les jus pour les moins courageux", s’amuse-t-il. Cette année, son emploi du temps lui permettra seulement de passer en coup de vent au réveillon organisé par sa famille.

Le travail et le prix du billet

Comme Sophie, Ludgy est déjà rentré pendant les grandes vacances. Il ne pouvait se le permettre cette fois-ci pour une question d’argent et de travail. "Quand on travaille on ne peut pas partir comme ça. On n’a besoin d’argent pour payer son loyer. Je suis en alternance : je travaille et en plus, je vais à l’école. La Guadeloupe, ce n’est pas la porte à côté", confie-t-il. Le jeune homme est assistant manager dans un grand magasin dans le secteur bricolage.
 
A Paris, Sophie et Ludgy ne sont pas dérangés par les températures, mais plutôt par l'ambiance de noël bien différente de celle qu'ils ont connue dans leur département. "C’est l’état d’esprit qui est différent. Dès qu’on sait qu’on se réunit pour une fête, on danse, on chante, on s’amuse. Ici les gens partagent un repas derrière une table. Ils sont plus calmes", conclut Ludgy.