Connaissez-vous le Bulime, l'escargot de l'île des Pins ?

Le Bulime, l'escargot de l'île des Pins ©Outre-mer la 1ère
En Nouvelle-Calédonie, sur l'île des Pins, le Bulime est un escargot endémique, très apprécié des habitants comme des visiteurs. Plus de 100 000 spécimens sont dégustés chaque année. La ressource s'essouffle donc progressivement. Pourtant, certaines techniques d'élevage pourraient permettre de préserver la filière.

"J'en ai trouvé un qui était bien caché sous les feuilles." D'aussi loin qu'elle se souvienne, Marie-France a toujours collecté les Bulimes. Enfant, c'était pour aider ses tantes et gagner un peu d'argent de poche. Aujourd’hui, c'est pour respecter la tradition, nourrir ses proches et compléter son salaire.

On fait des commandes de 1 000, 1 500. 100 escargots sont équivalents à 3 000 Francs (=25,18 €). Avec 3 000 Francs, tu peux prendre des vivres, ce dont tu as besoin.

Marie-France

Hélas, au fil des ans le Bulime se fait rare. 

Auparavant, c'était facile d'en trouver. Maintenant, il faut chercher, chercher..., rentrer un peu plus dans la forêt

Marie-France

Depuis les années 90, l'espèce est réglementée et suivie de près par les chercheurs de l'Institut agronomique Néo-Calédonien (IAC). En partenariat avec la grande chefferie et la province Sud, les scientifiques dressent un inventaire dans les huit tribus de l'île pour évaluer la ressource. 

Il faut savoir, qu'à l'origine en 93, ce sont les femmes de l'île des Pins qui ramassaient les escargots, qui ont alerté la province Sud et qui ont sollicité une étude parce qu'elles avaient de plus en plus de mal à trouver des escargots.

Fabrice Brescia, chercheur à l'institut agronomique néocalédonien

L'IAC suit donc la consommation privée et commerciale et travaille en parallèle sur des méthodes d'élevage.

L'objectif, c'est que la technique soit transférée aux Kounié pour pouvoir développer des petits élevages sur l'île des Pins et éviter de prélever les escargots en forêt.

Fabrice Brescia, chercheur à l'institut agronomique néocalédonien

S'ils s'avèrent probants, ces élevages permettront de concilier activité économique, maintien des populations naturelles de Bulime et préservation d'un élément fort de la culture kounié.

Un reportage de Caroline Antic-Martin et Laura Schintu de NC la 1ère.

Retrouvez ici notre journal outremer.l'info du jeudi 18 avril 2024 présenté par Kessi Weishaupt Tahi, également diffusé sur France 3 à 11h50.