Convention citoyenne pour le climat : des représentants d’Outre-mer motivés mais vigilants

Convention citoyenne sur le climat
La session 5 de la Convention citoyenne pour le climat s’est ouverte à Paris ce vendredi. Pendant 3 jours, 150 représentants dont environ 6 des Outre-mer vont plancher notamment sur la formulation de leurs propositions pour l'environnement. 
 
C’est sous un soleil resplendissant et fort rare ces derniers temps à Paris que la Convention citoyenne pour le climat se réunit pour la 5e fois. Cette Convention a été mise en place par le gouvernement en réponse au grand débat national né de la  crise des gilets jaunes. Les séances de travail et de débat se déroulent au Conseil économique, social et environnemental jusqu'à dimanche.
Conseil économique, social et environnemental
 

Mission impossible ?

150 citoyens ont été tirés au sort pour proposer des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour être plus précis, ils sont censés "définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici à 2030 par rapport à 1990", selon la lettre de mission du Premier ministre Edouard Philippe. Certains comme François Ruffin (LFI) qualifient l'opération de "loft story écolo". 
 

Particularisme

Mais à la Convention, ils sont nombreux à y croire, tout en étant vigilant. Parmi ces 150 citoyens, on compte environ 6 représentants des Outre-mer : Deux Guadeloupéens, deux Réunionnais, une Guyanaise et un Martiniquais.

Leur particularisme n’était pas pris en compte au départ. "Très vite, on a réalisé que les discussions n’étaient pas forcément adaptées à nos préoccupations", raconte le Réunionnais Tristan Dourouguin. Lui qui est dans le groupe "Se loger" entendait souvent parler de chauffage alors qu’Outre-mer, la problématique –sauf à Saint-Pierre et Miquelon- est totalement absente.  
 
Tristan Dourouguin en février 2020
 

Groupe Outre-mer à la Convention

Dès la troisième session de la Convention citoyenne en novembre, les représentants des Outre-mer ont demandé la création d’un groupe propre. Leur souhait a été entendu et dès la quatrième session en janvier, ils ont pu nouer des contacts avec le ministère des Outre-mer et l’AFD (Agence française pour le développement).
 

Le chlordécone et les sargasses

Désormais, ils se retrouvent lors d’un déjeuner informel au Conseil économique, social et environnemental pour faire le point des travaux de leurs différents groupes. La Guadeloupéenne Alexia Fundere met en avant des problématiques qui touchent les Antilles telles que le chlordécone et les algues sargasses. La jeune femme de 22 ans, étudiante en DU sur les troubles de la maladie d’Alzheimer à la faculté de médecine de l’Université de Montpellier, participe au groupe "Se nourrir".
 
Alexia Fundere en février 2020
 

Une formation

Grâce à la Convention elle a pu se rendre sur son île natale pour mener une série d’entretiens au sujet des sargasses, des déchets ou des énergies renouvelables. Alexia Fundere ne sait pas si "cette Convention citoyenne parviendra à faire adopter des mesures pour le climat" mais à titre personnelle, elle considère cette expérience  comme "une chance" qui lui a permis "d’apprendre énormément" sur les questions d’environnement.

Tristan Dourouguin, 25 ans, partage ce sentiment. Ce Réunionnais a parfois dû manquer des cours de son école de commerce de Clermont-Ferrand, mais il ne regrette pas un seul instant son implication dans cette Convention.
 
Guillaume Robert
 

"Vigilant"

Plus aguerri aux questions d’environnement, Guillaume Robert qui vient de la commune des Avirons à La Réunion, se dit "très motivé, mais méfiant". Cet étudiant en première année de Master CPE (Conseiller principal d’éducation) très actif dans le monde associatif, avoue "ne pas avoir une confiance totale envers les politiques" et sera très "vigilant" quant à la mise en œuvre des mesures préconisées par la Convention.  

Ecoutez ci-dessous trois étudiants ultramarins, membres de la Convention :

La prochaine session 6 aura lieu début mars avant la cloture des travaux prévue début avril 2020.