Le Stade Toulousain a gagné sa 5e finale de Coupe d’Europe en battant la Rochelle 22 à 17. Au sein de l’équipe, une magnifique performance pendant le match des deux Calédoniens Selevasio Tolofua et Peato Mauvaka. Ils confirment une saison déjà très belle avec l’équipe de France.
La première mi-temps fut intense dans le combat, hachée par les pénalités, bref pas un très beau spectacle. Dans ce jeu de combattants, le Calédonien Peato Mauvaka s’est mis en évidence notamment dans les rucks où il s’agit, pour au moins deux joueurs, de disputer le ballon dans ce qu’on appelle la zone plaqueur plaqué, au plus proche du combat. On l’a vu efficace aussi dans les plaquages et dans les contre-rucks, gagnant un ballon précieux à la 35e minute.
Seul fait marquant de cette première mi-temps, le carton rouge du Fidjien Levani Bothia pour un plaquage à l’épaule tout près de la tête de Maxime Médard. Ce carton rouge sera déterminant pour la suite du match. A 15 contre 14, Toulouse paraît alors être en bonne position, surtout dans une finale aussi indécise. Pourtant ce sont les Rochelais qui virent à la pause avec trois points d’avance. Les buteurs ayant été les seuls marqueurs dans ces quarante premières minutes, Romain N’Tamack côté Toulousain, Ihaia West côté Rochelais.
Mauvaka omniprésent
Peato Mauvaka, on le retrouve à la 45 ème minute, à l’origine de ce qui aurait pu être le premier essai de la finale, prenant l’axe du terrain pour servir Antoine Dupont. Le demi de mêlée international sert d’une diagonale au pied Cheslin Kolbe l’ailier sud-africain mais ce dernier pose un pied en touche sous l’effet du plaquage de Doumayrou. Voilà qui marquait, malgré tout, le réveil des Toulousains.
Mauvaka stoppe peu après Gregory Alldritt, alors que celui-ci était tout près de marquer. Le Calédonien est partout, dans les relais et aussi dans l’axe du terrain. Il dévore sa première finale de coupe d’Europe, impeccable aussi dans ses lancers en touche. Il ne devait pas débuter ce match, mais Julien Marchand le talonneur de l’équipe de France était suspendu pour cette finale. Le joueur formé à l'URC Dumbéa, en Nouvelle-Calédonie, en profite pleinement.
Tolofua décisif
Les Toulousains gâchent une deuxième occasion d’essai avec Cyril Baille qui ne peut aplatir dans l’en-but. Mais Selevasio Tolofua rentre à la 54è minute pour apporter du sang neuf. Il va d’abord chiper un ballon face au géant australien de La Rochelle, Will Skelton. Tolofua, dans son registre, ne tarde pas à débloquer la situation : 59e minute, une relance d’Antoine Dupont, une longue passe sautée de N’Tamack qui sert Selevasio lancé le long de la touche. Le Calédonien accélère, fixe le dernier défenseur et redonne à l’intérieur à son centre l’Argentin Juan Cruz Mallia qui va aplatir le premier essai du Stade Toulousain dans cette finale.
Quelle rentrée ! Toulouse fait le break 19 - 12
Tolofua et Dupont s’entendent comme larrons en foire. Sur une initiative du Calédonien, les deux hommes portent le danger le long de la touche. Mais Dupont est plaqué. A la 69e minute, Selevasio Tolofua va mettre la pression sur Brice Dulin, faute des Rochelais, et Romain N’Tamack passe peut-être la pénalité de la gagne, 22 à 12. Peato Mauvaka, qui a fait le boulot, sort du terrain remplacé par Guillaume Marchand.
La 5ème étoile historique
La fin de match est pour La Rochelle. Suite à une série de picks-and-go, le demi de mêlée néo-zélandais Ker Barlow marque l’essai rochelais qui leur redonne l’espoir. Malheureusement, Ihaia West rate la transformation c’est son troisième coup de pied raté, huit points laissés en route qui coûtent cher aux maritimes. Tolofua abat un beau travail en défense stoppant l’argentin Bosch, la défense toulousaine tient bon.
Quelle intensité en cette fin de match. Une sortie de mêlée permet à Tolofua de contrôler le ballon, et Dupont tape en ballon mort. Toulouse tient sa 5e étoile sur son maillot. Le Stade Toulousain est le seul club européen à posséder ce palmarès incomparable. C’est le deuxième titre pour Selevasio Tolofua après celui de Champion de France en 2019. Et le tout premier pour Peato Mauvaka.
Quelle récompense pour ces deux joueurs, futures pépites du rugby Français et de l’équipe de France. Il reste le championnat à jouer, et l’appétit des Toulousains est insatiable. Ils peuvent faire le doublé dans cette saison si particulière. Et dans le groupe n'oublions pas les deux autres joueurs calédoniens et wallisiens, Rodrigue Neti et Paulo Tafili, présents à Londres mais non alignés sur la feuille de match.
La bande des quatre peut encore frapper !