Coupe du monde de basket : avec Rudy Gobert et Mathias Lessort, l’équipe de France face à son destin

Le compte à rebours est lancé pour l’équipe de France de basket. Vendredi 25 août, elle fera son entrée en lice dans ce Mondial asiatique, co-organisé par le Japon, l’Indonésie et les Philippines. Pour leur premier match, les coéquipiers de Rudy Gobert seront opposés à la sélection du Canada. Un sommet pour débuter, face l’une des meilleures équipes du tournoi, selon le Guadeloupéen. "Sur le papier, c’est l’une des meilleures équipes de la Coupe du monde. Ça va être un bon test. Après, on fera face à d’autres très bonnes équipes aussi. Donc, on sait qu’il va y avoir de gros rendez-vous, mais c’est pour ça qu’on est là", déclarait-il à la mi-août avant de s'envoler vers le Japon.

En huit participations à la Coupe du monde, l’équipe de France n’a jamais réussi à faire mieux qu’une troisième place (en 2014 et 2019). Pour aborder dans de bonnes conditions cette nouvelle campagne, Vincent Collet et ses hommes reviennent d’une préparation de plus de trois semaines, ponctuée par une défaite face à l’Australie (74-78). "L’état d’esprit du groupe est super. On travaille dur chaque jour à l’entrainement pour élever notre niveau. C’est une très bonne préparation", confie Rudy Gobert.

Hormis cette défaite, la préparation de l’équipe France peut être qualifiée de parfaite avec six victoires en sept matchs. Même si l’adversité en face – Tunisie, Venezuela, Japon, Monténégro, et Lituanie deux fois – n’a pas toujours été du niveau de Gobert & co. Mais pour Vincent Collet, qui s’apprête à vivre sa treizième phase finale à la tête de l’équipe de France, l’important était ailleurs. Avec son staff, le sélectionneur a pu jauger son équipe et affiner les derniers petits détails. "On a eu une quinzaine de séances d’entraînement véritablement. C’est peu avant une compétition comme celle-là, mais c’est la même chose pour tout le monde. Malgré le peu de temps dont on disposait, on a réussi à balayer tout ce qu’on voulait en termes d’objectifs de jeu", détaille-t-il.

"L’objectif est clair : c'est la médaille d'or"

L’équipe de France arrive dans cette Coupe du monde pleine d’ambitions. Battus en finale des Jeux Olympiques de Tokyo 2021 et en finale de l’Eurobasket 2022, les Bleus veulent inverser la tendance et visent l’or cette fois. Rudy Gobert ne se cache pas et affiche haut et fort son objectif : "L’objectif est clair, c’est d’avoir une médaille qu’on n’a pas encore eu aujourd’hui : c’est la médaille d’or. On sait que ça va être dur, car il y a beaucoup de talent et quelques très grosses équipes dans cette Coupe du monde".

Même son de cloche du côté du sélectionneur français, Vincent Collet. Après avoir entraîné des générations de basketteurs français à fort potentiel, comme le Guadeloupéen Mickaël Gelabale ou encore le Martiniquais Rony Turiaf, il n'a jamais réussi à remporter de Mondial. Le coach de 60 ans espère donc que cette année sera la bonne.

On fait partie d’un certain nombre d’équipes qui peuvent aller très loin dans la compétition. Oui, j’ai envie de gagner cette Coupe du monde, bien sûr. Mais le clamer haut et fort ne va pas nous aider à y parvenir.

Vincent Collet, entraîneur de l'équipe de France de basket

Pour enfin toucher du doigt leur rêve, les Bleus sont conscients qu’ils devront éviter plusieurs pièges, dont la team USA. "Les États-Unis ont la meilleure équipe (...) sur le papier. Mais par le passé, on a montré qu’on pouvait tirer le meilleur d’eux. (…) Si on les rencontre, ça va être à nous d’élever notre niveau et de donner le meilleur de nous-même pour les battre", juge le pivot guadeloupéen Rudy Gobert.

Le Martiniquais Mathias Lessort attendu

Pendant de longs jours, l’ombre de son forfait planait sur l’équipe de France. Blessé à la cheville droite, Mathias Lessort a dû patienter sur la touche le temps que le staff médical de son club le Panathinaïkos (Grèce) donne le feu vert à leurs homologues français. Arrivé avec une journée d’avance sur le reste du groupe en Indonésie, le Martiniquais est espéré pour le premier match des Bleus contre le Canada. "J’espère pouvoir l’utiliser dès vendredi (25 août), avance le sélectionneur Vincent Collet. On considère qu’il a des qualités qu’on n’a pas forcément dans le groupe et qu’il est complémentaire de nos autres intérieurs. Mais il n’y a pas encore de garanties, on va voir comment ça va se passer à l’entraînement."

La question qui entoure maintenant le retour du Martiniquais est de savoir dans quel état physique il sera. Absent tout au long de la préparation pour soigner sa cheville, le pivot n’a pas chômé ces derniers jours pour être au niveau. "Mathias était en réhabilitation en France durant les quinze premiers jours de la préparation. Ensuite, il a commencé la réathlétisation. Depuis une bonne semaine maintenant, il fait du basket. Il s’est entraîné collectivement ces derniers jours [avec le club de Boulogne-Levalois]", précise Vincent Collet.

Nommé dans le cinq majeurs de la saison en EuroLeague, l'intérieur polyvalent de 2,06 m, sera essentiel pour l'équipe de France s'il est en pleine possession de ses moyens physiques.

Après le Canada, l'équipe de France affrontera la Lettonie le dimanche 27 août, puis le Liban le 29. Mathias Lessort, Rudy Gobert et leurs coéquipiers vont devoir très vite rentrer dans leur compétition et s’affirmer. Une condition sine qua non si la France veut atteindre son objectif de médaille d’or.