Coupe du monde de foot  : "Ça va être compliqué pour les Bleus" selon le Guyanais Grégory Lafontaine

Alors que le Mondial de foot a débuté ce 20 novembre, Outre-mer la 1ère a demandé à un jeune footballeur prometteur, le Guyanais Grégory Lafontaine, ce qu'il pensait des Bleus version 2022. L'occasion aussi de parler de son parcours. ©Carl Behary-Laul-Sirder / Julie Postollec / France Télévisions
Alors que le Mondial de foot a débuté ce 20 novembre, Outre-mer la 1ère a demandé à cinq jeunes footballeurs prometteurs ce qu’ils pensaient des Bleus version 2022. Aujourd’hui, le Guyanais Grégory Lafontaine, 19 ans, qui évolue au centre de formation du club de Dijon (Ligue 2).

Grégory Lafontaine aime tellement sa terre natale qu’il la porte sur lui : ses boucles d’oreille dorées représentent en effet la Guyane.

Avec cette boucle d'oreille représentant la carte de la Guyane, Grégory Lafontaine, jeune footballeur au centre de formation de Dijon, porte son pays sur lui.

Étonnamment pourtant, quand on lui demande quel est son modèle passé ou actuel parmi les Bleus, il ne pense pas au célèbre footballeur Florent Malouda. Instinctivement, il cite quelqu’un de sa génération : Kylian Mbappé.

"C’est un joueur que j’admire, je l’ai vu dès qu’il a commencé à Monaco, se souvient-il. On a tous vu sa progression, pour son âge il est au-dessus."

"À son âge, gagner une Coupe du monde", et en être un "élément phare", "c’est exceptionnel", s’exclame-t-il.

"Ce n'est pas impossible"

Cependant, le Guyanais ne voit pas Kylian et ses coéquipiers remporter à nouveau le Mondial cette fois : "Sans vous mentir, ça va être compliqué pour eux, parce que déjà ils sont beaucoup plus attendus qu’il y a quatre ans."

Il pointe aussi du doigt les nombreux blessés. "L’équipe a beaucoup changé, estime-t-il. Elle est très jeune, et les autres équipes ont aussi des très bons joueurs. Mais ce n’est pas impossible, on ne sait jamais !"

Parmi les très bons joueurs, il y a des stars comme Ronaldo ou Messi, mais aussi des défenseurs anglais desquels il s’inspire pour son poste comme Trent Alexander-Arnold (Liverpool) ou Kyle Walker (Manchester City).

Un modèle pour les plus jeunes

Grégory n’est pourtant pas un arrière à l’origine. "C’était un joueur plutôt offensif qui a été reconverti en latéral droit", explique Christophe Point, son entraîneur en National 3 (chez les U20) au Dijon FCO. Cette position avec une vision à 180 degrés sur le terrain et personne dans le dos - si ce n’est les tribunes - "l’a libéré".

Le coach salue ses "qualités de vitesse et d’endurance" : "C’est quelqu’un qui est capable de répéter des efforts à haute intensité."

Le centre de formation du Dijon FCO compte parmi ses joueurs en formation des Ultramarins, dont le Réunionnais Nicolas Bertil, le Guyanais Grégory Lafontaine et le Martiniquais Tranvanoé Pirer.

"Il doit travailler sur la première touche de balle, il a encore des progrès à faire", nuance-t-il. Mais l’entraîneur sait que Grégory va continuer de progresser "parce qu’il est volontaire et il écoute".

Par son attitude et son âge – il arrive en fin de formation –, il donne d’ailleurs l’exemple au sein du centre de formation : "C’est bien qu’il soit un modèle pour les plus jeunes, sur ce que c’est que de s’entraîner, reconnaît Christophe Point. Il y a aussi son père et sa mère qui sont attentifs à tout ça."

"Pas facile de partir à cet âge-là"

En effet, ses parents le soutiennent depuis son plus jeune âge : "Ils m’ont beaucoup aidé, ils m’ont payé des stages pour me perfectionner, mon père surtout m’a accompagné car il a toujours aimé le foot." De fait, ce dernier était président puis vice-président de l’ASC Rémire, où a débuté Grégory à 7 ans.

C’est en U15 que tout s’accélère : après un tournoi InterLigues où la sélection Antilles-Guyane affronte des régions de l’Hexagone, il est le seul de son équipe à être retenu pour un stage national à Clairefontaine. À la même période, le recruteur de Dijon, lui propose de faire des tests.

À l’issue, Grégory intègre un club amateur partenaire du DFCO où il évolue pendant un an. Une année où il prend ses repères : "C’est la première fois que je pars de chez moi tout seul." Et d’ajouter : "C’est pas facile à 14 ans… Surtout pour mes parents de me laisser partir à cet âge-là."

Partenariat Dijon - Rémire-Montjoly

Cette année-là, bien que jouant en amateur, il est appelé pour jouer dans la sélection de Bourgogne, et attire les regards de plusieurs clubs qui lui proposent des essais.

Comme un signe de loyauté envers les premiers qui lui ont tendu la main, il choisit Dijon. Il espère aujourd’hui passer pro chez les Bourguignons où il est depuis quatre ans.

Le Guyanais a en tout cas d’ores et déjà permis de tendre un pont entre le DFCO et l’ASC Rémire : deux ans après son arrivée, les deux clubs ont signé un partenariat pour développer un échange des cadres et des jeunes joueurs.