La pandémie redonne des couleurs au rationnement à Cuba. Pour éviter les risques de contamination liées au queues devant les magasins dans l’attente de produits rares, les autorités ont augmenté le nombre de produits figurant dans la "libreta", le livret de rationnement pourtant jugé obsolète.
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La "libreta" fait son retour en force à Cuba. La pandémie de coronavirus donne un deuxième souffle au livret de rationnement mensuel, qui devait progressivement disparaître.
En mars, l’île a fermé ses frontières, ses écoles, et ordonné le port du masque. Les célèbres médecins cubains, réputés pour leur expérience des épidémies, sont à l’œuvre, alors que l’on dénombre officiellement 1285 cas et 49 décès sur l’île.
Et les quelques magasins virtuels n’ont pas pu soulager cette situation. Le système internet balbutiant de l’île a été rapidement saturé. Les autorités ont promis de le mettre à niveau…
En parallèle certains supermarchés ont été fermés et les transports publics interrompus. L’objectif est que les Cubains ne s’éloignent plus longtemps de chez eux. Ils ont la garantie que les produits seront dans leurs magasins de proximité.
Même son de cloche chez Margarita Morejon, une autre ménagère de la capitale : "Ce n'est pas beaucoup, mais nous avons quelque chose. C'est moins que ce que nous aurions acheté, mais ce poulet signifie que nous n'avons pas eu à attendre longtemps, c'est un fait."
Luiz Ramirez, un autre consommateur, attendait même cette mesure depuis longtemps : "L'initiative du gouvernement - cela aurait dû être fait il y a un certain temps et pas seulement pour la pandémie."
De fait, Cuba ne bénéficie plus guère de l’aide économique d’un Venezuela en crise, et subit le durcissement des sanctions américaines. A cause de la pandémie, l’île a perdu la manne touristique qui compte pour 25% de ses recettes en devises. Alors qu’elle importe 60% de sa nourriture. Le rationnement semblait donc bien inéluctable.
En pleine démarche de libéralisation du régime, les autorités cubaines comptaient supprimer progressivement la libreta. Comme ailleurs, le coronavirus les a conduites à revoir leurs orientations.
En mars, l’île a fermé ses frontières, ses écoles, et ordonné le port du masque. Les célèbres médecins cubains, réputés pour leur expérience des épidémies, sont à l’œuvre, alors que l’on dénombre officiellement 1285 cas et 49 décès sur l’île.
Risques de contamination dans les queues
Mais la pénurie de produits rares a poussé les consommateurs dans de longues files d’attente devant les magasins éloignés de chez eux, au détriment de la distanciation sociale recommandée.Et les quelques magasins virtuels n’ont pas pu soulager cette situation. Le système internet balbutiant de l’île a été rapidement saturé. Les autorités ont promis de le mettre à niveau…
De nouveaux produits sur la "libreta"
Contre ce risque de contaminations dans les queues formées par les acheteurs, la Havane a inscrit de nouveaux produits dans le livret qui sert au rationnement mensuel. Des quantités plus importantes de poulet ont été rajoutées ainsi que de la lessive et du liquide vaisselle.En parallèle certains supermarchés ont été fermés et les transports publics interrompus. L’objectif est que les Cubains ne s’éloignent plus longtemps de chez eux. Ils ont la garantie que les produits seront dans leurs magasins de proximité.
Une mesure accueillie favorablement
Une mesure qui semble satisfaire les observateurs, et surtout la population, comme l’a exprimé, par exemple, Doris Sanchez, habitante de la Havane, à l’agence Reuters : "C'est bien parce que tout le monde ne peut pas faire la queue pendant des heures et des heures, comme cela a été le cas. Je pense que (le système de rationnement) est très bon et que c'est de l'organisation..."Même son de cloche chez Margarita Morejon, une autre ménagère de la capitale : "Ce n'est pas beaucoup, mais nous avons quelque chose. C'est moins que ce que nous aurions acheté, mais ce poulet signifie que nous n'avons pas eu à attendre longtemps, c'est un fait."
Luiz Ramirez, un autre consommateur, attendait même cette mesure depuis longtemps : "L'initiative du gouvernement - cela aurait dû être fait il y a un certain temps et pas seulement pour la pandémie."
Le fruit d’une situation économique plus ancienne
Car si le covid-19 a été l’élément déclenchant, la situation antérieure explique aussi ce que l’économiste cubain, Omar Everleny, qualifie de bouffée d’air, pour le système de rationnement : "Cette situation (coronavirus) qui a commencé il y a tout juste deux mois, n'est pas la seule raison de cela (rationnement), si nous observons sérieusement. À la fin de l'année (2019) et au début de cette année, une crise de la distribution de produits a commencé à être observée à Cuba. Les importations ont commencé à diminuer et donc une série de mesures sur la distribution ont été appliquées."De fait, Cuba ne bénéficie plus guère de l’aide économique d’un Venezuela en crise, et subit le durcissement des sanctions américaines. A cause de la pandémie, l’île a perdu la manne touristique qui compte pour 25% de ses recettes en devises. Alors qu’elle importe 60% de sa nourriture. Le rationnement semblait donc bien inéluctable.
Assurer les besoins vitaux
La "libreta", avait été mise en place aux débuts du régime castriste suite aux premières sanctions américaines. Elle fournit à tous un quota minimal de denrées de première nécessité, fortement subventionnées, pour un prix donc très bas : riz, haricots, sucre, café,... A noter que les produits qui viennent d’être ajoutés ne sont pas subventionnés. Ils sont vendus aux prix du marché.En pleine démarche de libéralisation du régime, les autorités cubaines comptaient supprimer progressivement la libreta. Comme ailleurs, le coronavirus les a conduites à revoir leurs orientations.