Covid-19 : situation critique à Mayotte où le taux d'incidence et les hospitalisations ne cessent de grimper

A Mayotte, où trois communes sont déjà en confinement, l'épidémie de Covid-19 ne cesse de gagner du terrain. Les dernières données de l'ARS montrent un taux d'incidence en constante évolution: 440 cas pour 100.000 habitants. Le préfet devrait annoncer ce jeudi de nouvelles mesures.

Avec 1232 cas supplémentaires en une semaine et un taux d'incidence multiplié par 8 depuis le 1er janvier, la situation à Mayotte est aujourd'hui critique. Malgré le reconfinement décidé le 28 janvier par le préfet pour trois communes (Boueni, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi), l'épidémie de Covid-19 ne cesse de progresser dans le 101ème département. Au 1er janvier, le taux d'incidence était de 50 cas pour 100.000 habitants. Un mois plus tard, ce jeudi 4 février, il atteint, selon les données de l'Agence Régionale de Santé 440 cas pour 100.000 habitants. Regardez dans ce graphique l'évolution en un mois :

En guise de comparaison, le taux d'incidence au niveau national le 31 janvier était de 213 cas pour 100.000 habitants, selon les données officielles disponibles sur l'application "TousAntiCovid".

A La Réunion, l'autre département français de l'océan Indien, le préfet a annoncé mercredi 3 février un durcissement des mesures de lutte contre l'épidémie, car le taux d'incidence atteint 50 cas pour 100.000, soit huit fois moins qu'à Mayotte. 

Trois communes reconfinées

Le 28 janvier, le préfet de Mayotte annonçait le reconfinement pour deux semaines de trois communes dans lesquelles le taux d'incidence explosait : à Pamandzi par exemple, le taux atteignait 856 cas pour 100.000 habitants. A Boueni, il atteignait 743, et pour Dzaoudzi-Labattoir il était à 577.

Les établissements scolaires de ces trois communes sont fermés pour encore au moins une semaine. Par ailleurs, le 1er février, la préfecture a annoncé la fermeture des marchés et des lieux de culte, au moins jusqu'au 15 février. 

Les variants présents

Ce qui inquiète particulièrement les autorités sanitaires, c'est la présence de deux variants sur le territoire : le 29 janvier, l'ARS confirmait au moins 78 cas du variant sud-africain, et un cas de variant britannique. Au total, depuis l'apparition du Covid-19 à Mayotte, il y a eu 9546 cas confirmés et 63 décès.

L'hôpital sous pression

L'ARS explique que le centre hospitalier de Mayotte doit faire face à un nombre de passages aux urgences "nettement plus élevé que lors de la première vague" et à une hausse des hospitalisations. Le 3 février, "Le nombre de personnes hospitalisées est toujours très élevé (75 hospitalisations au total), et particulièrement dans le service de réanimation où 15 patients COVID + sont actuellement hospitalisés dont 4 entrées sur les dernières 24h." 

Le niveau 1 du plan de gestion des tensions hospitalières a été activé le 29 janvier. La capacité initiale en réanimation était jusqu'à cette date de 16 lits à l'hôpital de Mayotte, mais cette capacité va passer "à une trentaine de lits en réanimation, grâce à la mobilisation du service de santé des armées", selon l'ARS. Le chef des urgences du CHM, interviewé par Mayotte la 1ère, évoque  "un mur épidémique. On a rajouté des lits. On a commencé à déprogrammer des interventions. On va devoir évacuer des malades vers La Réunion." 

Et la vaccination ?

Le super-congélateur permettant de stocker les doses de vaccin a -80 degrés a été réceptionné le 25 janvier. La campagne de vaccination a débuté le jour même et se poursuit. Selon les données du ministère des Outre-mer au 2 février, 1167 personnes ont reçu la première injection. Et le nombre total de vaccins disponibles dans le département s'élève à 3510. 

De nouvelles mesures annoncées ce jeudi ?

Le préfet de Mayotte sera ce jeudi 4 février l'invité du JT de Mayotte la 1ère. Il pourrait annoncer un durcissement des mesures prises pour faire face à l'explosion épidémique.