Il a été reconnu coupable d'incitation à des actes de terrorisme et relaxé des chefs de menace et outrage envers des personnes dépositaires de l'autorité publique car "les éléments n'étaient pas établis", a précisé le président du tribunal. Cet homme avait diffusé sur un groupe WhatsApp de collègues antillais un montage vidéo d'environ une minute où une voix de synthèse appelait à "traquer" nommément les directeurs d'ARS et préfets de Guadeloupe et de Martinique et les qualifiait de "chiens qui vous privent de vos libertés", le tout avec un enchaînement de photos d'émeutes. La vidéo, partagée, est ensuite devenue virale dans les deux territoires.
"Une blague" entre collègue
À la barre, Didier. E, 54 ans, né en Guadeloupe, résident en Essonne et sans antécédents judiciaires, a argué que la vidéo était "une blague" entre collègues. "Il n'y a eu aucune volonté de ma part d'aller blesser qui que ce soit", a-t-il ajouté. "II n'y a absolument aucune image dans cette vidéo qui permette de douter qu'il ne s'agit pas d'une plaisanterie", a souligné la procureure de la République, qui a requis la peine suivie par le tribunal, soit deux ans de prison dont 18 mois avec sursis.
Les préfets de Guadeloupe et de Martinique ainsi que les deux directeurs des ARS et l'ARS, en tant que personne morale, s'étaient constitués partie civile dans cette affaire. A l'automne 2021, l'entrée en vigueur de l'obligation faite au personnel soignant et aux pompiers de se vacciner contre le Covid-19 a déclenché en Guadeloupe puis en Martinique un mouvement de contestation qui s'est élargi à des revendications sociales, entraînant manifestations et violences urbaines.