Crise en Nouvelle-Calédonie : "Le président de la République veut s'occuper du dossier lui-même", estime Sonia Backès après sa rencontre avec Emmanuel Macron

Sonia Backès, près de l'Elysée, le 3 septembre 2024.
Reconstruction économique, reprise du dialogue politique, ingérences étrangères... Venue alerter sur la situation sur le Caillou quatre mois après le début des émeutes, la présidente de la province Sud a été reçue près d'une heure par le président de la République.

Alors qu'il multiplie les rencontres pour trouver un Premier ministre, le président de la République a accepté de recevoir Sonia Backès ce mardi 3 septembre 2024. Venue à Paris pour alerter sur la situation en Nouvelle-Calédonie, la présidente de la province Sud s'est entretenue près d'une heure avec Emmanuel Macron. 

"Le président de la République m'a garanti [qu'une] initiative politique allait être prise, avec la reprise du dialogue, sous forme d'une mission d'une part et de la réunion de tous les acteurs, a commenté Sonia Backès après sa sortie de l'Élysée. On a également beaucoup parlé des ingérences étrangères, avec un regard très inquiet du président, notamment sur le rôle de l'Azerbaïdjan dans ce qu'il s'est passé en Nouvelle-Calédonie." 

Des investissements pour éviter "l'effondrement"

Si la question de la reconstruction a été posée, la cheffe de file des loyalistes explique qu'aucune somme précise n'a été discutée avec Emmanuel Macron. Pourtant, dans un rare moment de concorde, indépendantistes et non indépendantistes se sont mis d'accord la semaine dernière pour réclamer à l'État un chèque de plus de 4 milliards d'euros, pour permettre au territoire de se relever après les émeutes qui ont mis à l'arrêt l'économie et fait onze morts.

"On n'a pas évoqué de somme", assure Sonia Backès, qui précise avoir souligné l'importance d'investir massivement et très rapidement en Nouvelle-Calédonie. "Puisque le privé attend une solution politique pour refaire des investissements, il faut de gros investissements publics pour relancer la machine", estime celle qui considère que le Caillou est "à quinze jours-trois semaines de l'effondrement".

"Il va continuer à s'occuper du dossier calédonien avec beaucoup d'attention"

Alors que le gouvernement est réduit à la gestion des affaires courantes et que la nomination d'un nouveau Premier ministre se fait attendre, qui pour suivre depuis Paris la crise en Nouvelle-Calédonie ? "Je crois que le président de la République veut s'occuper du dossier lui-même. Quelle que soit l'évolution du gouvernement, il va continuer à s'occuper du dossier calédonien avec beaucoup d'attention", espère Sonia Backès. Longtemps traitée par le Premier ministre, l'épineuse question calédonienne est revenue, depuis le départ d'Édouard Philippe de Matignon, au ministre des Outre-mer puis à celui de l'Intérieur. 

L'ancienne secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté a profité de son passage à Paris pour rencontrer plusieurs membres du gouvernement démissionnaire, notamment Gérald Darmanin et Bruno le Maire. Elle a également été reçue par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le président du Sénat, Gérard Larcher, et l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.