Crise en Guyane : une délégation refuse de quitter le Centre Spatial Guyanais

Base spatiale de Kourou en Guyane
Une délégation a été reçue mardi par le directeur du Centre spatial de Kourou. Représentants du collectif et élus espèrent que Didier Faivre fera pression sur le gouvernement pour faire aboutir leurs revendications. En attendant une réponse "définitive", ils refusent de quitter le bâtiment.
Ils s’étaient donné rendez-vous à 9h (heure locale) pour un sit-in géant à Kourou, après l’échec des négociations avec le gouvernement. Des milliers de manifestants, 10 000 selon Guyane 1ère, se sont retrouvés ce mardi matin au rond-point de la Carapa, menant au Centre Spatial Guyanais. Vers 11h30, une partie de la foule s’est mise en marche vers la base spatiale de Guyane d’où décolle la fusée Ariane.

Averti de l’arrivée du cortège, le directeur de la structure est venue à la rencontre des manifestants, leur intimant de ne pas franchir le portail de la base spatiale, pour ne pas mettre en péril des installations "sensibles". Après une courte négociation, une délégation de 41 personnes a été invitée à passer le cordon de gendarmes qui gardent les infrastuctures. Le reste des manifestants a patienté dans le calme à l’extérieur, devant les grilles du CSG.

 

"Vos fusées décollent mais notre Guyane reste au sol"

Des membres des différents collectifs, des élus et des représentants de la préfecture ont été reçus dans une salle de réunion du bâtiment Janus où sont hébergés les services directement rattachés à la direction du CNES/CSG. La base spatiale est un acteur important de l'économie de la Guyane et accuse des pénalités importantes depuis le début de la grève générale, aucune fusée ne pouvant décoller à cause des barrages.

Didier Faivre a écouté les revendications du collectif. "Vous nous dîtes que le CSG que vous dirigez est un bien de la République, nous vous disons (...) que nous sommes la République, a expliqué Manuel Jean-Baptiste, membre du collectif. Donc votre bien est notre bien (...) Pour protéger votre structure, vous videz nos villes de forces de l’ordre déjà insuffisantes. Alors, aujourd’hui, nous sommes venus lancer un appel. Votre voix est très bien entendue à l’oreille des plus hautes autorités françaises.

Un sit-in improvisé

Au terme de la réunion, une trentaine de membres du collectif a refusé de quitter le bâtiment, improvisant un sit-in. "Tant qu'on n'aura pas une réponse positive, on se battra." a expliqué José Achille, l'un des membres du collectif. Pendant plusieurs minutes, la confusion a régné, au Centre Spatial Guyanais. A 13h30, les 500 frères ont appelé l’ensemble des manifestants restés au rond-point de la Carapa à se diriger vers la base, à un peu plus d'un km de là, où se poursuit désormais le sit-in.

Dans la salle de réunion, le calme règne. Aux côtés de José Achille, Mickael Mancée et Olivier Goudet, des "500 frères", mais aussi  Antoine Karam et Gabriel Serville, respectivement sénateur et député de Guyane, ainsi que des journalistes de Guyane 1ère, notamment. Alors qu'ils étaient sortis, Léon Bertrand, maire de Saint-Laurent du Maroni et Rodolphe Alexandre, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane ont pu regagner la salle après négociations. Deux gendarmes se trouvent également à l'intérieur et deux autres se trouvent devant la porte. 

A 14h (heure locale), le directeur de CSG est revenu s’entretenir avec le groupe pour confirmer qu'il avait fait remonter les informations. "J’ai fait ce pourquoi je me suis engagé, j’ai relayé vos revendications à la direction du CNES. Ils sont en lien avec Paris." La déclaration a été accueillie par des applaudissements mais le sit-in se poursuit jusqu'à "une réponse définitive" des plus hauts sommets de l'état.