Le choléra n'a pas été décelé à Mayotte après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel, mais son retour reste "une inquiétude", a déclaré la ministre démissionnaire de la Santé Geneviève Darrieussecq mercredi sur LCI.
"Il n'y a pas aujourd'hui de raison de penser que le choléra serait présent, mais bien sûr que c'est une inquiétude puisqu'il y avait du choléra le printemps dernier, jusqu'au mois de juillet", a-t-elle expliqué.
"Nous faisons bien sûr des réserves de vaccin (...) afin de pouvoir les déployer si nécessaire", a ajouté Mme Darrieussecq, évoquant également la distribution de pastilles de chlore pour l'eau et la diffusion de messages de prévention auprès de la population. "Notre première urgence, c'est de pouvoir distribuer dans de bonnes conditions l'eau acheminée" sur l'archipel pour venir en aide à la population, a-t-elle souligné.
51 évacuations vers La Réunion
La ministre démissionnaire de la Santé a indiqué également que les médicaments étaient d'une manière générale "en stocks suffisants". "Le grossiste répartiteur sur l'île a des stocks qui n'ont pas été abîmés, et nous avons envoyé d'autres médicaments", a dit Mme Darrieussecq.
Selon la ministre, 51 évacuations sanitaires ont eu lieu vers la Réunion à ce jour, pour l'essentiel des patients "qui ont des maladies chroniques lourdes et nécessitent des soins lourds".
Interrogée sur la question de l'immigration à Mayotte, elle a également mis en garde contre un débat prématuré. "Le sujet de l'immigration à Mayotte est un sujet depuis toujours et notamment ces dernières années avec des afflux massifs venant des Comores", mais "on ne va pas régler ce sujet dans un cas aigu", a-t-elle dit.
Le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau a suscité une vive polémique mardi en soulignant la nécessité de légiférer sur l'immigration pour reconstruire Mayotte. Il a jugé mercredi "qu'on ne pourra[it] plus faire comme avant" en matière d'immigration à Mayotte, promettant d'être "beaucoup plus dur vis-à-vis des Comores".