Le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili va "demander une commission d'enquête sur la gestion de la crise" sur l'archipel, annonce-t-il sur franceinfo ce mercredi, quatre jours après le passage du cyclone Chido.
"Laisser les gens quatre jours sans eau, sans électricité, sans nourriture, je suis très très en colère", lance le sénateur, alors que l'aide commence à arriver. Environ 120 tonnes de nourriture vont être acheminées ce mercredi via un pont aérien depuis l'île de La Réunion et un hôpital de campagne doit être installé d'ici la fin de semaine.
"Il était temps, lance le sénateur de Mayotte qui ne décolère pas. Depuis samedi, plein de gens sont venus me voir en me disant 'voilà le résultat de votre inefficacité'", explique Saïd Omar Oili. Il décrit des habitants, des enfants, des vieillards "le regard dans le vide". Beaucoup ont fait leurs courses en prévision du cyclone, mais ont dû tout jeter "à la poubelle" faute d'électricité.
La crainte d'une crise sanitaire
"Il faut agir !", presse le parlementaire. "ll faut soigner les gens, il faut de l'eau, de la nourriture. Il y a des lycées, des collèges détruits à 80 %. Est-ce que les enfants vont reprendre l'école, vont passer le bac ?", interpelle Saïd Omar Oili désemparé. "D'ailleurs moi, je n'ai aucune information dans l'organisation de tout ça. On a l'impression que les gens sont dans leur tour, leur palais", fustige l'élu.
"Si on ne réagit pas rapidement, on va avoir une crise sanitaire majeure", alerte le sénateur de Mayotte, "parce que nous sommes en saison des pluies et il fait très chaud et dans les décombres, il y a encore des gens qui sont ensevelis". "Il faudrait que chacun en métropole prenne conscience de l'ampleur des dégâts ici", insiste-t-il, "c'est la plus grande crise naturelle en France".
Le cyclone Chido, le plus violent depuis 90 ans, a dévasté le département le plus pauvre de France. Selon un bilan officiel toujours très provisoire, il a fait 22 morts et 1 373 blessés.