En première ligne dans la lutte contre la déforestation en Amazonie, la France a elle-même à sa charge en Guyane une partie de cette forêt qui, plus que par les feux, est d'abord menacée par l'orpaillage.
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Emmanuel Macron a fait des incendies qui dévastent actuellement la forêt amazonienne, notamment au Brésil, l'une des priorités du sommet du G7 à Biarritz. "Nous sommes tous concernés. La France l'est sans doute encore plus que d'autres autour de cette table, puisque nous sommes Amazoniens" avec la Guyane, a-t-il dit.
Selon le bilan 2017 de l'Union internationale pour la conservation de la nature, "à la différence d'autres régions du bassin amazonien, la perte d'habitat forestier reste peu importante en Guyane, estimée à moins de 1% entre 2001 et 2015, soit environ 500 km2 déforestés".
"On perd du terrain avec l'orpaillage illégal, avec les projets de mine, avec le projet d'un second barrage hydroélectrique. Malgré tout, la forêt est là, quasiment omniprésente et je suis intimement persuadé que c'est unique sur la planète", confirme à l'AFP, Maël Dewynter, membre du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel de la Guyane (CSRPN). "Nous, les Guyanais on est des sacrés privilégiés."
"La déforestation massive pour la conversion des terres et la dégradation des forêts pour l'industrie du bois ont tous deux des impacts minimes sur la forêt de Guyane", renchérit le centre d'étude de la biodiversité amazonienne de Cayenne. Selon l'Office national des forêts (ONF), qui gère près d'un tiers du territoire, "l'artificialisation des terres se concentre sur une bande littorale". "Les savanes, les forêts de montagne" et les abords des bassins de population du Maroni sont aussi perturbés à un degré moindre, assure le président du CSRPN, Olivier Tostain.
Le grand conseil regrette, comme le collectif "Or de Question", qui réunit des associations environnementales opposées notamment au grand projet d'extraction minière Montagne d'Or (que le gouvernement a finalement abandonné), qu'Emmanuel Macron ait "attribué 360.000 hectares de forêt aux multinationales minières en Guyane".
Mais pour le sénateur LREM de Guyane Georges Patient, favorable à l'activité aurifère légale, "360.000 hectares, ça représente à peine 4% du territoire guyanais". "La Guyane est un territoire en grande difficulté économique, qui vit sur une économie qui s'appelle l'orpaillage. Il faut pouvoir changer ce modèle économique", a reconnu vendredi la ministre des Outre-mer Annick Girardin sur Europe 1.
"On ne peut pas entendre M. Macron dire "il faut sauver la biodiversité amazonienne" et qu'il continue, persiste et signe pour qu'en Guyane on puisse faire et mettre en place une filière minière industrielle", argumente le secrétaire régional de Guyane Ecologie, Michel Dubouillé. Si "on considère que l'humanité tout entière a besoin de l'Amazonie, qu'on aide ces pays à la maintenir en état", insiste le sénateur Patient, favorable comme la ministre des Outre-mer, à un "fonds international contre les feux de forêt et pour le reboisement" en Amazonie.
Déforestation minime...
La Guyane, située à l'est de l'Amazonie, est couverte à 98% de forêts, incluant le plus grand parc de l'Union européenne, le Parc amazonien, dont les écosystèmes forestiers séquestrent plus d'un milliard de tonnes de carbone. Alors que la déforestation est accusée d'être la principale responsable des feux actuels, la Guyane est plutôt préservée sur ce plan.Selon le bilan 2017 de l'Union internationale pour la conservation de la nature, "à la différence d'autres régions du bassin amazonien, la perte d'habitat forestier reste peu importante en Guyane, estimée à moins de 1% entre 2001 et 2015, soit environ 500 km2 déforestés".
"On perd du terrain avec l'orpaillage illégal, avec les projets de mine, avec le projet d'un second barrage hydroélectrique. Malgré tout, la forêt est là, quasiment omniprésente et je suis intimement persuadé que c'est unique sur la planète", confirme à l'AFP, Maël Dewynter, membre du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel de la Guyane (CSRPN). "Nous, les Guyanais on est des sacrés privilégiés."
"La déforestation massive pour la conversion des terres et la dégradation des forêts pour l'industrie du bois ont tous deux des impacts minimes sur la forêt de Guyane", renchérit le centre d'étude de la biodiversité amazonienne de Cayenne. Selon l'Office national des forêts (ONF), qui gère près d'un tiers du territoire, "l'artificialisation des terres se concentre sur une bande littorale". "Les savanes, les forêts de montagne" et les abords des bassins de population du Maroni sont aussi perturbés à un degré moindre, assure le président du CSRPN, Olivier Tostain.
...mais dégâts de l'orpaillage
Dans une tribune, le grand conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé de Guyane a rappelé que "le feu n'est pas le seul danger qui menace ou détruit l'Amazonie. L'extractivisme (exploitation industrielle de la nature) a sa grande part de responsabilité".Le grand conseil regrette, comme le collectif "Or de Question", qui réunit des associations environnementales opposées notamment au grand projet d'extraction minière Montagne d'Or (que le gouvernement a finalement abandonné), qu'Emmanuel Macron ait "attribué 360.000 hectares de forêt aux multinationales minières en Guyane".
Mais pour le sénateur LREM de Guyane Georges Patient, favorable à l'activité aurifère légale, "360.000 hectares, ça représente à peine 4% du territoire guyanais". "La Guyane est un territoire en grande difficulté économique, qui vit sur une économie qui s'appelle l'orpaillage. Il faut pouvoir changer ce modèle économique", a reconnu vendredi la ministre des Outre-mer Annick Girardin sur Europe 1.
1.000 terrains de foot
Au total, depuis 2003, le cumul de forêts détruites en Guyane à cause de l'orpaillage, légal ou illégal, s'élève à 29.000 hectares, a expliqué en juin à l'AFP Jean-Luc Sibille, de l'Office national des forêt (ONF). Selon les estimations, pour plus de 11 tonnes d'or extraits chaque année (10 tonnes d'or relevant du trafic, 1 à 1,5 tonne déclarée par les artisans miniers guyanais), 1.000 terrains de foot sont rasés. L'activité illégale menace aussi les populations sylvicoles de Guyane, qui voient leur ressources alimentaires impactées."On ne peut pas entendre M. Macron dire "il faut sauver la biodiversité amazonienne" et qu'il continue, persiste et signe pour qu'en Guyane on puisse faire et mettre en place une filière minière industrielle", argumente le secrétaire régional de Guyane Ecologie, Michel Dubouillé. Si "on considère que l'humanité tout entière a besoin de l'Amazonie, qu'on aide ces pays à la maintenir en état", insiste le sénateur Patient, favorable comme la ministre des Outre-mer, à un "fonds international contre les feux de forêt et pour le reboisement" en Amazonie.