Deux ans après l'incendie du CHU de Guadeloupe, "la population a peur", affirme une députée à l'Assemblée

Deux ans après l'incendie du CHU de Guadeloupe, la députée Justine Bénin demande des moyens supplémentaires. "La population guadeloupéenne a peur, cette situation du quotidien est invivable et a des conséquences graves sur la prise en charge des populations" a-t-elle déclaré à l'Assemblée, mardi.
Lors des questions au gouvernement, ce mardi, à l'Assemblée Nationale, une députée de Guadeloupe, a interpellé le ministère de la Santé. Deux ans après l'incendie qui a ravagé le CHU de Guadeloupe, Justine Bénin estime que la population vit "dans l'urgence sanitaire".
 

"La population guadeloupéenne a peur"

"Il y a quelques semaines, une mission d'expertise tirait la sonnette d'alarme sur les conditions de travail et de sécurité du personnel soignant et sur l'impossibilité des médecins d'exercer correctement leurs missions en raison du manque de moyens", a expliqué la députée guadeloupénne.

Cette situation du quotidien est invivable et elle a des conséquences graves sur la prise en charge des populations. Beaucoup font même le choix de partir ailleurs. Mes chers collègues, la population guadeloupéenne a peur.


Justine Bénin demande au gouvernement "des moyens supplémentaires aux efforts déjà engagés, notamment pour épurer la dette du CHU, véritable poison pour les soignants comme pour les patients", estime-t-elle sur son compte Twitter.

Regardez cet échange ci-dessous : 

Vers une meilleure prise en charge ?

Christelle Dubos, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, lui a répondu, affirmant que "le redressement de la situation financière du CHU est une priorité" pour le gouvernement. "L'établissement a toujours fait l'objet d'un soutien fort de l'Etat", affirme la secrétaire d'Etat en rappelant que "depuis 2012, le CHU a reçu 332 millions d'aides exceptionnelles afin d'assurer son fonctionnement courant".

Le projet de reconstruction du CHU estimé à 590 millions d'euros fait l'objet d'un financement assuré à 100 % par l'Etat. "Malgré ces aides, le déficit figure parmi les plus élevés de France avec des dysfonctionnements importants révélés depuis plusieurs années", remarque la secrétaire d'Etat, estimant que "l'incendie est venu fragiliser la situation existante". "Le redressement est long, reconnaît Christelle Dubos. Le but n'est pas de reconstruire le CHU à l'identique, mais bien de tirer un bénéfice de cette crise en améliorant la prise en charge de demain pour l'ensemble des Guadeloupéens".