Des bâtiments abandonnés, des toitures toujours bâchées et certains habitants encore en situation précaire: deux ans après l'ouragan Irma qui a dévasté l'île de Saint-Martin et tué 11 personnes, les chantiers restent nombreux, et les stigmates bien visibles.
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Alors que l'ouragan Dorian est passé au-dessus d'eux à faible intensité et sans faire de dégâts, quelques jours seulement avant de ravager les Bahamas, les habitants de la partie française de Saint-Martin et ceux de l'île voisine Saint-Barthélemy gardent encore en mémoire le passage destructeur d'Irma et de ses vents de plus de 350 km/h, qui avaient endommagé 95% du bâti les 5 et 6 septembre 2017.
Mais un an après la dernière visite du président Macron à Saint-Martin, Cortlin Walters vit encore sous une tente, à Quartier d'Orléans (est), l'un des secteurs les plus pauvres de Saint-Martin, sur l'ancienne dalle de la maison qu'il louait et qui a été balayée par les vents. "J'ai survécu à Irma et ça, c'est le plus important", assure-t-il. Cortlin avait entamé les démarches pour la reconstruction, mais "les propriétaires sont décédés, et aujourd'hui la maison est revenue aux héritiers qui ne sont pas d'accord avec le plan de reconstruction".
Et à fin juin 2019, 82% des dégâts assurés ont été indemnisés à Saint-Martin (qui ne compte cependant que 40% d'assurés), 83% à Saint-Barth. Pour les deux territoires français, le coût total des dommages a été estimé à trois milliards d'euros, dont 1,9 pour les biens assurés.
"La reconstruction n'est pas terminée, loin de là", confirme Daniel Gibbs, président de la collectivité. Celle-ci "travaille sur la remise en état du bâti et des réseaux: l'enfouissement des réseaux électriques et fibrés, la réhabilitation des réseaux d'eau et d'assainissement et la rénovation des infrastructures".
Elie, également pêcheur, continue à 75 ans de prendre la mer pour gagner sa vie. Le 6 septembre 2017, il a perdu son bateau et son toit. Depuis, il vit chez son fils en attendant que son logement soit prêt à l'accueillir. "J'ai pu obtenir une aide de la Collectivité, j'ai refait le toit, mais il me reste à poser des portes et fenêtres".
"Les ouragans sont de plus en plus puissants, ça fait peur. La reconstruction n'est pas terminée, on a peur pour cette saison, l'eau est chaude et ce n'est pas bon signe. Si on se prend un ouragan cette année, on se retrouvera comme après Irma", prédit-il.
Au nord de l'île, à Grand Case, face aux ruines laissées par l'ouragan toujours présentes, les restaurants et les boutiques ont rouvert dans des bâtiments refaits à neuf. C'est là que vit Marie. Elle a noté du changement en deux ans, mais aussi la lenteur de celui-ci. "Il y a quelques restaurants qui ont repris, et puis l'éclairage aussi depuis cet été", explique-t-elle, tout en regrettant l'état délabré des routes. Dans son quartier, elle connaît de nombreuses personnes qui ont perdu leur travail depuis l'ouragan. "Moi j'ai de la chance, je travaille, j'ai pu reconstruire ma maison petit à petit, je l'ai terminée il y a deux mois. Mais ils sont nombreux à être en difficulté".
Mais un an après la dernière visite du président Macron à Saint-Martin, Cortlin Walters vit encore sous une tente, à Quartier d'Orléans (est), l'un des secteurs les plus pauvres de Saint-Martin, sur l'ancienne dalle de la maison qu'il louait et qui a été balayée par les vents. "J'ai survécu à Irma et ça, c'est le plus important", assure-t-il. Cortlin avait entamé les démarches pour la reconstruction, mais "les propriétaires sont décédés, et aujourd'hui la maison est revenue aux héritiers qui ne sont pas d'accord avec le plan de reconstruction".
6 millions d'euros
Pour cet auto-entrepreneur dans l'automobile, "la reconstruction pourrait être plus rapide, si les gens n'attendaient pas les aides gouvernementales". Au total, 6 millions d'euros (dont trois déjà versés) ont été programmés, via une convention entre la Collectivité et l'Etat, pour la réhabilitation des logements sinistrés. En deux ans, selon les derniers chiffres de la préfecture, 74% des logements sinistrés ont été rebâtis dans les deux îles.Et à fin juin 2019, 82% des dégâts assurés ont été indemnisés à Saint-Martin (qui ne compte cependant que 40% d'assurés), 83% à Saint-Barth. Pour les deux territoires français, le coût total des dommages a été estimé à trois milliards d'euros, dont 1,9 pour les biens assurés.
"La reconstruction n'est pas terminée, loin de là", confirme Daniel Gibbs, président de la collectivité. Celle-ci "travaille sur la remise en état du bâti et des réseaux: l'enfouissement des réseaux électriques et fibrés, la réhabilitation des réseaux d'eau et d'assainissement et la rénovation des infrastructures".
Peur
Mais "il faudra la durée du mandat pour reconstruire Saint-Martin, au regard des dégâts considérables dans le secteur public comme dans le privé", prévient-il. A l'inverse de Saint-Barth, plus prospère, Saint-Martin concentre une population aux ressources financières limitées. C'est le cas de Rodolphe, qui a vu sa maison emportée par la fureur d'Irma et avait dû se réfugier dans l'église. "Je n'ai pas les moyens de reconstruire mon logement", explique le pêcheur, qui vit depuis chez sa soeur.Elie, également pêcheur, continue à 75 ans de prendre la mer pour gagner sa vie. Le 6 septembre 2017, il a perdu son bateau et son toit. Depuis, il vit chez son fils en attendant que son logement soit prêt à l'accueillir. "J'ai pu obtenir une aide de la Collectivité, j'ai refait le toit, mais il me reste à poser des portes et fenêtres".
"Les ouragans sont de plus en plus puissants, ça fait peur. La reconstruction n'est pas terminée, on a peur pour cette saison, l'eau est chaude et ce n'est pas bon signe. Si on se prend un ouragan cette année, on se retrouvera comme après Irma", prédit-il.
Au nord de l'île, à Grand Case, face aux ruines laissées par l'ouragan toujours présentes, les restaurants et les boutiques ont rouvert dans des bâtiments refaits à neuf. C'est là que vit Marie. Elle a noté du changement en deux ans, mais aussi la lenteur de celui-ci. "Il y a quelques restaurants qui ont repris, et puis l'éclairage aussi depuis cet été", explique-t-elle, tout en regrettant l'état délabré des routes. Dans son quartier, elle connaît de nombreuses personnes qui ont perdu leur travail depuis l'ouragan. "Moi j'ai de la chance, je travaille, j'ai pu reconstruire ma maison petit à petit, je l'ai terminée il y a deux mois. Mais ils sont nombreux à être en difficulté".