Ils ont une trentaine d’années et ont quitté leur île natale pour entrer dans la Marine nationale. Stéphanie Rivière et Bruno Mussard, passés commandants, s’apprêtent à repartir en mer à la tête de plusieurs dizaines d’hommes.
Après des années de campagnes maritimes, ils ont fait escale à Brest pour quelques mois. Le temps de faire l'entretien des bateaux à quai, tout en continuant l'entraînement des troupes. Une affectation temporaire pour ces militaires, amenés à voyager tout au long de leur carrière. Faisons connaissance avec deux Réunionnais qui viennent d'obtenir le grade de commandant.
Bruno Mussard, 36 ans, originaire du Tampon : "J'ai toujours été attiré par le métier des armes d'une manière générale, j'avais un attrait particulier pour l'aéronautique, donc tout petit je voulais être pilote militaire. Surtout, j'avais envie de m'ouvrir un peu plus au Monde, parce que gamin à la Réunion j'avais l'impression d'être enfermé. Quand je suis parti à 18 ans après le Bac, j'avais ce désir d'aller découvrir autre chose. En venant dans l'Hexagone j'ai fait une école d'ingénieur, et c'est sur le tard que je me suis orienté vers la Marine, en rencontrant des officiers et en découvrant les opportunités offertes aux jeunes."
BM : "Je suis privilégié car j'ai été affecté deux fois à la Réunion. La première fois juste après la Jeanne d'Arc, en premier poste en sortie d'école sur le patrouilleur La Rieuse, où j'ai participé à des missions de service public et de souveraineté autour de la Réunion et du Canal du Mozambique. Et j'en reviens, parce que j'étais sur Le Floréal jusqu'en juillet 2016 où j'étais commandant adjoint pour des opérations de police des pêches dans les TAAF. Quatre belles années à la maison ! Sinon j'ai été essentiellement embarqué sur des bâtiments de combat, ce qui m'a permis de participer à des campagnes de lutte contre la piraterie dans l'océan Indien et à des opérations militaires en Lybie."
SR : "A bord je suis le commandant du bâtiment. On peut dire que je suis le chef d'orchestre de l'équipage. Je veille à la disponibilité opérationnelle du navire -au sens mécanique comme au sens pratique-, et à l'entraînement de mon équipage. A la capacité de mes hommes à s'intégrer dans des forces françaises, au national et à l'international."
BM : "Je commande le bâtiment hydrographique Laplace dont les missions sont la mise à jour des cartes marines dont la France a la responsabilité. Il s'agit de repositionner des obstructions, des épaves, et de mettre à jour des cartes qui ont été réalisées il y a plusieurs années (parfois une centaine !). C'est un travail long qui demande de la patience mais qui est essentiel. Un travail de service public que la Marine assume pour des questions de sécurité maritime, notamment dans les zones qui sont très fréquentées par les navires de commerce, afin d'éviter les accidents."
BM : "J'ai eu la chance d'avoir des Réunionnais sur tous mes bateaux, et de tous les grades. Il y a une ouverture sur le Monde qui fait que les Réunionnais ont envie d'aller voir ce qui s'y passe. On ne se côtoie pas forcément exclusivement : c'est une de nos qualités. On se reconnaît, on apprécie de se retrouver mais on est capables d'aller vers les autres. J'ai fait beaucoup d'escales à Madagascar, et plus qu'une ressemblance physique avec mon île, j'ai retrouvé un peu les récits de mes parents, quand ils étaient plus jeunes à la Réunion. Surtout à Diego Suarez, avec cette atmosphère de Rényon lontan."
#La Marine : une vocation ?
Stéphanie Rivière, 32 ans, originaire de Saint-Denis : "La Marine était un choix de cœur. C'est une envie qui date de ma plus tendre enfance, qui est liée à mon caractère : j'ai toujours souhaité être officier et embrasser la carrière des armes. Je pense que venant d'une île, ayant grandi avec la mer sous les yeux, ça m'a naturellement orientée vers la Marine. Je voyais les bateaux au Port, partir en mer ou revenir de patrouille, et c'est quelque chose qui m'interpellait."Bruno Mussard, 36 ans, originaire du Tampon : "J'ai toujours été attiré par le métier des armes d'une manière générale, j'avais un attrait particulier pour l'aéronautique, donc tout petit je voulais être pilote militaire. Surtout, j'avais envie de m'ouvrir un peu plus au Monde, parce que gamin à la Réunion j'avais l'impression d'être enfermé. Quand je suis parti à 18 ans après le Bac, j'avais ce désir d'aller découvrir autre chose. En venant dans l'Hexagone j'ai fait une école d'ingénieur, et c'est sur le tard que je me suis orienté vers la Marine, en rencontrant des officiers et en découvrant les opportunités offertes aux jeunes."
#Le début de carrière
SR : "Le couronnement de la formation, c'est la campagne Jeanne d'Arc, qui se faisait encore sur le bâtiment du même nom à l'époque, durant laquelle j'ai eu la chance de faire une escale dans mon île. Dans le cadre de ma formation, j'ai pu travailler à la sous-préfecture des TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises, à Saint-Pierre. Une expérience très riche. J'ai eu la chance de toujours naviguer, en faisant un peu de tout : du bâtiment hydrographique, de l'Aviso (un type de bateau), j'ai eu une première expérience de commandement à la mer sur un patrouilleur de surveillance de site, sur un bâtiment de projection et de commandement, puis sur une frégate de surveillance... et me voilà de retour sur un patrouilleur de haute mer."BM : "Je suis privilégié car j'ai été affecté deux fois à la Réunion. La première fois juste après la Jeanne d'Arc, en premier poste en sortie d'école sur le patrouilleur La Rieuse, où j'ai participé à des missions de service public et de souveraineté autour de la Réunion et du Canal du Mozambique. Et j'en reviens, parce que j'étais sur Le Floréal jusqu'en juillet 2016 où j'étais commandant adjoint pour des opérations de police des pêches dans les TAAF. Quatre belles années à la maison ! Sinon j'ai été essentiellement embarqué sur des bâtiments de combat, ce qui m'a permis de participer à des campagnes de lutte contre la piraterie dans l'océan Indien et à des opérations militaires en Lybie."
#La prochaine mission
SR : "A bord je suis le commandant du bâtiment. On peut dire que je suis le chef d'orchestre de l'équipage. Je veille à la disponibilité opérationnelle du navire -au sens mécanique comme au sens pratique-, et à l'entraînement de mon équipage. A la capacité de mes hommes à s'intégrer dans des forces françaises, au national et à l'international."BM : "Je commande le bâtiment hydrographique Laplace dont les missions sont la mise à jour des cartes marines dont la France a la responsabilité. Il s'agit de repositionner des obstructions, des épaves, et de mettre à jour des cartes qui ont été réalisées il y a plusieurs années (parfois une centaine !). C'est un travail long qui demande de la patience mais qui est essentiel. Un travail de service public que la Marine assume pour des questions de sécurité maritime, notamment dans les zones qui sont très fréquentées par les navires de commerce, afin d'éviter les accidents."
#Retrouver la Réunion
SR : "Un endroit qui m'a fait penser à la Réunion, c'est l'île de Sainte-Hélène, au milieu de l'Atlantique sud. Elle m'a rappelé mon île parce qu'on y retrouve le même type de végétation."BM : "J'ai eu la chance d'avoir des Réunionnais sur tous mes bateaux, et de tous les grades. Il y a une ouverture sur le Monde qui fait que les Réunionnais ont envie d'aller voir ce qui s'y passe. On ne se côtoie pas forcément exclusivement : c'est une de nos qualités. On se reconnaît, on apprécie de se retrouver mais on est capables d'aller vers les autres. J'ai fait beaucoup d'escales à Madagascar, et plus qu'une ressemblance physique avec mon île, j'ai retrouvé un peu les récits de mes parents, quand ils étaient plus jeunes à la Réunion. Surtout à Diego Suarez, avec cette atmosphère de Rényon lontan."