François Bayrou a maintenu devant les députés mardi l'idée d'une "submersion" migratoire à Mayotte et dans plusieurs autres départements français, réfutant toute "connivence avec personne" en réponse au chef de file des députés PS Boris Vallaud qui l'accusait d'avoir "emprunté (ce vocabulaire) à l'extrême droite".
"Quiconque est confronté à la situation à Mayotte, et ce n'est pas le seul endroit de France, mesure que le mot de submersion est celui qui est le plus adapté. Parce que tout un pays, (...) toute une communauté de départements français est confrontée à des vagues d'immigration illégale telles qu'elles atteignent 25% de la population", a affirmé le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement. "Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, c'est les réalités", a-t-il ajouté.
Indignation de la gauche
Les propos du Premier ministre ont soulevé l'indignation de la gauche et d'une partie de son camp.
Boris Vallaud, réagissant à la réponse de M. Bayrou, s'est dit "submergé par la consternation". "Si vous gouvernez avec les préjugés de l'extrême droite, nous finirons gouvernés par l'extrême droite et vous en aurez été le complice", a-t-il lancé sous les applaudissements.
"Monsieur le Premier ministre, vous nous faites honte comme vous faites honte aux 16 millions d'électeurs qui se sont massivement mobilisés le 7 juillet", a renchéri la présidente du groupe Ecologiste et sociale, Cyrielle Chatelain, dénonçant "fantasmes et complotisme", et accusant M. Bayrou de "jeter en pâture à l'extrême droite" les étrangers. "Je n'ai aucune leçon de civisme et aucune leçon de fraternité à recevoir", a répondu M. Bayrou sous les huées des députés de gauche.
Après l'intervention du Premier ministre, le PS a annulé une réunion prévue ce mardi avec le gouvernement. Selon Franceinfo, les socialistes étaient attendus ce mardi à 16h à Bercy pour préparer la commission mixte paritaire sur le budget.