DOCU. Jocelyn Nagapin explique l'héritage hindou de la culture guadeloupéenne

Plus d'un tiers de la population guadeloupéenne a des racines indiennes. Après l'abolition de l'esclavage de 1848, les engagés indiens sont venus travailler dans les plantations de cannes à sucre. Découvrez l'histoire de la famille de Jocelyn Nagapin impliquée dans la transmission de l'héritage hindou en Guadeloupe dans "Vos photos, notre histoire".

Jocelyn Nagapin est né en Guadeloupe en 1959. Il représente la quatrième génération de sa famille installée en Guadeloupe. Jocelyn raconte en image une histoire de la migration de l’hindouisme vers les Antilles à travers sa propre histoire familiale. 

Jocelyn Nagapin - à droite avec sa femme Marie-Rose

La migration indienne en Guadeloupe au XIXe siècle

Le 24 décembre 1854, le navire "Aurélie", bateau transportant les premiers engagés indiens, accoste à Pointe-à-Pitre. Plus de quatre-vingt dix bateaux débarquent plus de 50.000 travailleurs en Guadeloupe en moins de cinquante ans. L'arrière grand-père de Jocelyn Nagapin est venu aux Antilles dans le dernier navire chargé de main d'œuvre indienne. Le "Nantes-Bordeaux" arrive en Guadeloupe le 31 janvier 1889.

Une famille d'engagés indiens pose devant leur case en Guadeloupe

La transmission de la culture hindoue

Jean-Robert Hira surnommé Pè Neg, le grand père de Jocelin Nagapin

Hira Jean-Robert, le grand-père de Jocelyn représente beaucoup pour lui. C'était un "pouçari", celui qui fait la prière, un prêtre hindou. Jocelyn suit la trace de son aïeul et officie depuis la fin des années 80 lors des cérémonies hindoues. Son grand-père surnommé "Pè Neg" possédait de nombreux livres écrits dans différentes langues indiennes. Josselin a hérité des livres et a appris l'hindi et le tamoul, qu'il enseigne aux fidèles. Il a construit le temple "Saraswati" au Moule en 1989 avant son premier voyage en Inde.

Le temple Saraswati au Moule

La musique indienne en Guadeloupe

Le matalon, tambour et les talons, petites cymbales font partie des instruments traditionnels utilisés lors des cérémonies hindoues

Les travailleurs indiens ont apporté avec eux des chants : les "nadron", des histoires théologiques chantées et dansées. Les instruments de musique traditionnels : différents tambours dont le matalon et les talons, petites cymbales frottées l'une contre l'autre, accompagnent les rituels.

Jocelyn Nagapin est à l'origine du premier disque de musique indienne guadeloupéenne enregistré en 1990 à Paris. Sa femme Marie-Rose interprète les titres composés par le groupe Tinga. Ils ont inventé l'Indian zouk.

Tinga le groupe de Jocelyn et Marie-Rose Nagapin pose sur la pochette du premier disque de musique indienne produit en Guadeloupe

Retrouvez tous les épisodes de Vos photos, notre histoire, la série qui raconte l'histoire ultramarine à hauteur d'hommes.

Un film de Martin Courcier
Production Bonne Compagnie
Durée 13 min - 2022

Bonus La petite histoire de Jocelyn Nagapin

La petite histoire de Jocelyn Nagapin