DOCU. "Maxha, relever la tête", film en compétition au 19e FIFO

À l'occasion du Festival international du film documentaire océanien, découvrez "Maxha" de Nunë Luepak et Emmanuel Tjibaou. Comment la rénovation de la grande case du Sud du Centre culturel Tjibaou devient l'occasion de lier toutes les ethnies de Nouvelle-Calédonie. Pour ensemble, relever la tête.

Il était une fois une promesse. Celle faite à l’issue du festival Mélanésia 2000.

Nos ancêtres jetaient à l'eau l'arbre de deuil. Nous le jetterons dans le feu. Car le feu purifie. Nous voulons que soit brûlée la haine. Nous voulons que soit clair le chemin de notre avenir. Et fraternel, le cercle que nous ouvrons à tous les autres peuples.

"Mélanésia 2000", 1975, ADCK-CCT

 

Une fois que les Kanak auront "relevé la tête", ils pourront inviter les autres ethnies du pays à entrer dans leur case… Cette promesse, Emmanuel Tjibaou et Nunë Luepak, réalisateurs du film, ont tenu à l’honorer.

Un aperçu de la culture kanak

Par le biais des langues : une conteuse kunié ouvre et clôt le film dans une des plus anciennes langues du Sud : le nââ kwényï. Maxha signifie relever la tête en langue fwâi de Hienghène, d'où vient la famille Tjibaou.

Le clan Tjibaou lors de la coutume organisée avec les clans du Sud avant le début du chantier

Par les traditions kanak : le chemin coutumier est fait auprès des propriétaires terriens, les clans du Sud, la grande chefferie de Saint-Louis. L’idée d’ouvrir ce chantier symbolique et sacré à toutes les ethnies est validée. La coutume est échangée avec chaque communauté invitée. 

Chantier de repaillage du toit de la grande case du Sud en cours

Par la transmission des techniques : la Grande case du Sud a besoin d'être repaillée. Le chantier débute avec la récolte de la paille qui doit être arrachée et non coupée. De jeunes Kanak vivant en ville, loin des tribus, apprennent à confectionner puis à fixer les 70 000 bottes nécessaires à la réfection du toit. Avec la participation de tous, la grande case est inaugurée le 30 janvier 2021.

L'intégration de toutes les communautés

Emmanuel Tjibaou et le président de l'association des Arabes de Nouvelle-Calédonie forment avec leurs mains jointes la main de fatma, objet choisi pour représenter la communauté arabe

Chaque communauté, indonésienne, wallisienne, européenne, etc. a déposé un ou deux objets qui la représente dans le panier des richesses, un endroit sacré de la case, situé en hauteur. Un moment chargé d’émotions, notamment pour les associations représentant les pionniers, qui sont désormais assis dans la case. L'invitation à entrer dans la grande case permet de fonder un espace commun, où chacun peut trouver sa place et être fier de son identité. Le chemin commun est là. Ensemble dans la case. Pour tous ensemble préparer l'avenir et ne faire qu'un : le peuple calédonien.

Réalisation : Emmanuel Tjibaou et Nunë Luepak
Production : Dorothée Tromparent - Foulala Productions - Nouvelle-Calédonie la 1ère -France Télévisions 
Durée 52 min2021