Dans un film documentaire de 52 minutes, le réalisateur Blaise Mendjiwa explore les questions du manque de diversité et du cantonnement des acteurs noirs à des rôles stéréotypés dans le cinéma français, ainsi que la fabrique de la représentation des Noirs dans l’imaginaire collectif.
En attendant une plus large diffusion, "Le monde racisé du cinéma français", du réalisateur Blaise Mendjiwa est projeté au cinéma Lincoln à Paris à partir de ce lundi soir à 20h. Ce documentaire tombe à pic, à l’heure où il est de bon ton pour les médias hexagonaux de relayer les critiques sur le racisme existant à Hollywood (avec le mouvement #OscarsSoWhite par exemple), ou ailleurs (les Bafta en Grande-Bretagne). Pourtant, ces deux pays sont largement plus avancés que la France en terme de diversité et de représentation des minorités dans le cinéma, l’audiovisuel en général et le journalisme.
« Pourquoi dans ce cinéma [français], les rôles confiés aux acteurs et actrices de la diversité, et particulièrement les Noirs, sont-ils des rôles souvent prédéterminés ? Pourquoi ces rôles connotés racialement sont donnés à ces acteurs ? » se demande Blaise Mendjiwa.
Dans le documentaire, de nombreux acteurs et cinéastes antillais font part de leurs impressions, comme Pascal Légitimus, Firmine Richard, France Zobda, Alex Descas, Jean-Claude Barny, Euzhan Palcy et feu Jean-Michel Martial. Aïssa Maïga, Mathieu Kassovitz et Ladj Ly, le réalisateur des "Misérables", interviennent également.
Le néologisme récent de "racisé" signifie être victime de racisme. Pour expliquer ce phénomène dans le cinéma français, Blaise Mendjiwa a souhaité se replonger dans les errements de l’histoire coloniale de l’Hexagone, en passant des zoos humains aux expositions coloniales et aux films de l’époque véhiculant des représentations péjoratives ou paternalistes des Noirs. « Une élite du cinéma français va perpétuer cette représentation par le confinement des acteurs de couleur à des rôles prédéterminés », explique-t-il dans une note de présentation.
« Le succès des films de Ladj Ly "Les Misérables’' ou de Mati Diop "Atlantique" primés au dernier festival de Cannes témoigne de la nécessité d’ouverture du cinéma français à la diversité sous peine de déliquescence », conclut le réalisateur.
« Pourquoi dans ce cinéma [français], les rôles confiés aux acteurs et actrices de la diversité, et particulièrement les Noirs, sont-ils des rôles souvent prédéterminés ? Pourquoi ces rôles connotés racialement sont donnés à ces acteurs ? » se demande Blaise Mendjiwa.
Je suis allé chercher les causes historiques de cela. Comment on a construit dans l’imaginaire collectif la représentation du Noir dans la société française. J’interroge des historiens, des sociologues, et les acteurs et actrices eux-mêmes sur cette représentation minorée.
Dans le documentaire, de nombreux acteurs et cinéastes antillais font part de leurs impressions, comme Pascal Légitimus, Firmine Richard, France Zobda, Alex Descas, Jean-Claude Barny, Euzhan Palcy et feu Jean-Michel Martial. Aïssa Maïga, Mathieu Kassovitz et Ladj Ly, le réalisateur des "Misérables", interviennent également.
Le néologisme récent de "racisé" signifie être victime de racisme. Pour expliquer ce phénomène dans le cinéma français, Blaise Mendjiwa a souhaité se replonger dans les errements de l’histoire coloniale de l’Hexagone, en passant des zoos humains aux expositions coloniales et aux films de l’époque véhiculant des représentations péjoratives ou paternalistes des Noirs. « Une élite du cinéma français va perpétuer cette représentation par le confinement des acteurs de couleur à des rôles prédéterminés », explique-t-il dans une note de présentation.
Déconstruire les préjugés, prendre le contrôle de la narration, donner à voir et à entendre d’autres histoires qui ne font pas moins partie du roman national !
« Le succès des films de Ladj Ly "Les Misérables’' ou de Mati Diop "Atlantique" primés au dernier festival de Cannes témoigne de la nécessité d’ouverture du cinéma français à la diversité sous peine de déliquescence », conclut le réalisateur.