Découverte d'une aire marine méconnue, observations de dizaines d'espèces de cétacés: une mission scientifique inédite Greenpeace-CNRS s'achève dans les eaux de la Guyane pour mieux comprendre le récif de l'Amazone, riche en biodiversité et menacé par le développement du pétrole offshore au Brésil.
La1ère.fr (avec AFP) •
"Nous découvrons des poches de vie, trésors de biodiversité, explorées par l'être humain pour la toute première fois et dont le mystère reste encore entier", s'enthousiasme Alexis Rosenfeld, plongeur-photographe de la mission océanique menée à 100 kilomètres au large de la Guyane.
Au large de la Guyane, on rencontre de grands mammifères marins, des requins, des oiseaux océaniques. La mission a permis de mettre en lumière cette diversité et d'observer une dizaine d'espèces différentes de cétacés. Mais depuis la fin des années 70, plusieurs programmes de recherches sismiques sous-marines ont été menés, par Total et Shell notamment, à la recherche de gisements d'hydrocarbure.
La sismique "perturbe les grands plongeurs comme les cachalots, les baleines à bosse qui y sont extrêmement sensibles" regrette Amandine Bordin, jumelles autour du cou à la recherche de cette faune océanique. "Si il y a trop de dérangements, de bruits, les espèces vont être obligées de partir, ce qui peut jouer sur la survie de certaines d'entre-elles", confirme Olivier Van Canneyt, scientifique de l'observatoire Pelagis, partenaire du CNRS.
Protéger la Guyane
Pour le scientifique, "les eaux guyanaises sont plus qu'une route migratoire pour certaines espèces" comme le rorqual tropical, observé pour la première fois en Guyane. "La zone est utile pour la reproduction, la mise-bas et l'allaitement".
Vêtue d'un tee-shirt représentant une baleine à bosse, effigie de cette expédition internationale, Edina Ifticène, chargée de mission de Greenpeace, rappelle que "les océans sont connectés. Si on protège la Guyane, on protège les espèces qui se retrouvent aussi en Antarctique, en Arctique et ailleurs". Sans la grande bleue "on ne régule pas le climat", prévient-elle.
Greenpeace a lancé une large expédition pour une durée d'un an, au cours de laquelle l'Esperanza doit traverser l'océan Atlantique, depuis l'Arctique jusqu'en Antarctique.
Regardez le reportage de Guyane la 1ère sur l'inventaire de Greenpeace :