"École en sous-France" : dans les Outre-mer, les écoles dans une situation "dramatique", alerte le principal syndicat d'enseignants

Ecole maternelle Les Flamboyants, à Saint-Denis.
Les représentants des branches ultramarines du SNUipp-FSU étaient à Paris jeudi 14 septembre pour alerter sur les conditions d'enseignement dans les territoires d'Outre-mer. Elles "ne sont pas acceptables et pèsent lourdement sur les conditions d'apprentissage", a expliqué Guislaine David, secrétaire générale du syndicat, lors du lancement d'une campagne baptisée "École en sous-France".

"Les conditions sont indignes d'une école de la République." Exaspérés, les représentants d'Outre-mer du SNUipp-FSU, principal syndicat d'enseignants du premier degré, étaient réunis à Paris jeudi 14 septembre pour lancer un cri d'alarme quant à la "situation dramatique des écoles" dans les départements ultramarins, évoquant un "délabrement du bâti" et des "atteintes à la santé" des élèves.

En Guyane, les écoles sont infestées de "moustiques, rats, chauves-souris", liste Suley Jair, représentant syndical guyanais. Jennifer Louis-Joseph évoque, elle, la chaleur dans les salles de classe martiniquaises, avec "des brasseurs d'air qui ne fonctionnent pas", rendant les cours insupportables pour les élèves et les enseignants. Sans compter la crise de l'eau, qui touche Mayotte de plein fouet et force des établissements à fermer leurs portes, faute d'eau dans les robinets.

La gravité est devenue la norme dans les DROM, mais on ne peut pas s'habituer à de telles conditions.

Rivolomalala Rakotondravelo, représentant des Outre-Mer au FSU

"Les conditions d'enseignement ne sont pas acceptables et pèsent lourdement sur les conditions d'apprentissage", a expliqué à la presse Guislaine David, secrétaire générale du syndicat, lors du lancement d'une campagne baptisée "École en sous-France".

Placer les DROM en REP+

Entre autres problèmes, Guislaine David a évoqué des classes en sureffectif chronique et la pénurie d'enseignants et de personnels spécialisés dans les "Rased" (réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). Elle a aussi évoqué la fracture numérique, 70 % des écoles des DROM n'ayant pas d'équipements informatiques, ou la mise en danger de la santé des élèves.

Le droit à la scolarisation n'est pas non plus toujours respecté, selon le syndicat, qui alerte sur le nombre d'enfants non scolarisés à la rentrée en raison "d'une forte pression démographique" et "d'un manque de places", notamment à Mayotte et en Guyane.

Cette situation a pour conséquences un taux d'échec scolaire "plus marqué" qu'en métropole et un taux de difficulté de lecture au test de la Journée défense et citoyenneté qui atteignait en 2022 51,8 % en Guyane et 55,7 % à Mayotte, pour une moyenne nationale de 11,2 %. Face à l'urgence, les représentants des branches Outre-mer du SNUipp-FSU réclament le placement de toutes les écoles des DROM en zone d'éducation prioritaire (REP+).