Deux mois après le dévastateur ouragan Irma, Édouard Philippe supervise lundi la reprise des cours à Saint-Martin, dans une île encore couverte des stigmates de la catastrophe et qui aborde à peine le défi complexe de la reconstruction.
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Pour la dernière journée de sa tournée aux Antilles, le chef du gouvernement doit également passer quelques heures lundi après-midi à Saint-Barthélemy, l'autre île française ravagée par les vents du surpuissant cyclone début septembre. "Nous venons pour constater la façon dont la vie reprend son cours. Nous savons que la situation sur le terrain est toujours marquée par de grandes difficultés", a déclaré le Premier ministre dimanche soir en descendant d'avion. Quant à la reconstruction, il s'agit de "voir comment on peut reconstruire en tenant compte de ce qui s'est passé (...) pour un avenir plus sûr et toujours aussi prospère", a-t-il souligné.
au travail. Édouard Philippe doit également préciser le mécanisme d'aide "d'urgence" pour les Saint-Martinois les plus démunis, promis par Emmanuel Macron lors de sa visite il y a un mois et demi. La collectivité de Saint-Martin ayant réclamé qu'il ne s'agisse pas d'un versement en espèces, c'est finalement un système de cartes prépayées qui a été retenu. Ce qui a rendu plus longue la mise en place du mécanisme, qui doit être opérationnel "en novembre", selon Matignon.
En pratique, l'aide accordée à quelques milliers de bénéficiaires s'élèvera à 300 euros par adulte et 100 euros par enfant (plafond de 900 euros par famille). La carte sera utilisable exclusivement sur la partie française de l'île, ce qui doit contribuer à relancer les commerces.
La question principale concerne le nombre important d'habitations sans permis, dont la reconstruction au même endroit pourrait être freinée. Reconstruire comme avant, et risquer dans un an ou deux une catastrophe similaire à celle de septembre? Ou tenter un nouveau Saint-Martin, quitte à perdre les quelque 30.000 habitants de l'île surtout soucieux de retrouver un toit solide et un gagne-pain? "Ils ont raison, Il faut reconstruire intelligemment. Et en même temps on n'a pas le temps: on ne va pas passer cinq ans à écluser les eaux du toit. Et on sait très bien qu'avec la bureaucratie française on ne va pas être aidés", juge Rodolphe, un quinquagénaire travaillant dans le tourisme qui habite l'île depuis 24 ans.
A l'appel de l'association "Saint-Martin uni", il a prévu de se rendre lundi matin à la préfecture, vêtu de blanc, pour faire entendre sa voix. "Il y a une grosse colère contre le gouvernement", explique-t-il à l'AFP, relatant les jours d'angoisse, de survie et de galère qui ont suivi Irma.
Après un passage en Martinique samedi et en Guadeloupe dimanche, Edouard Philippe doit quitter les Antilles lundi soir, pour un retour à Paris pour le Conseil des ministres de mardi.
Le Premier ministre @EPhilippePM est arrivé cette nuit à #SaintMartin pic.twitter.com/qclcDzrXhC
— La1ere.fr (@la1ere) 6 novembre 2017
Rentrée scolaire
Comme il s'y était engagé, M. Philippe assistera dans la matinée à la rentrée scolaire dans une école saint-martinoise, dans la commune populaire de Quartier-d'Orléans. Conformément à l'objectif du gouvernement, tous les élèves vont pouvoir reprendre le chemin des classes, même si quatre établissements restent impraticables et qu'un système de rotations matin/après-midi des élèves a dû être mis en place dans certaines écoles."Abandon de postes"
Après des mots durs de la ministre des Outre-mer Annick Girardin visant quelques cas d'"abandon de postes" d'enseignants, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a assuré dimanche qu'il n'y avait "pas de problème", avec "90% des enseignants"au travail. Édouard Philippe doit également préciser le mécanisme d'aide "d'urgence" pour les Saint-Martinois les plus démunis, promis par Emmanuel Macron lors de sa visite il y a un mois et demi. La collectivité de Saint-Martin ayant réclamé qu'il ne s'agisse pas d'un versement en espèces, c'est finalement un système de cartes prépayées qui a été retenu. Ce qui a rendu plus longue la mise en place du mécanisme, qui doit être opérationnel "en novembre", selon Matignon.
En pratique, l'aide accordée à quelques milliers de bénéficiaires s'élèvera à 300 euros par adulte et 100 euros par enfant (plafond de 900 euros par famille). La carte sera utilisable exclusivement sur la partie française de l'île, ce qui doit contribuer à relancer les commerces.
"Reconstruire intelligemment"
Édouard Philippe doit d'ailleurs rencontrer des commerçants lundi midi, avant un entretien avec Daniel Gibbs, le président de la collectivité de Saint-Martin. C'est le dossier de la reconstruction et du difficile retour à la normale qui devraient dominer les échanges. Le préfet Philippe Gustin doit remettre le 10 novembre à MM. Macron et Philippe un rapport sur le sujet. "Nous ne pouvons pas reconstruire comme si rien ne s'était passé", a plaidé le Premier ministre depuis samedi, assurant que l'État serait "exemplaire" pour ses installations.La question principale concerne le nombre important d'habitations sans permis, dont la reconstruction au même endroit pourrait être freinée. Reconstruire comme avant, et risquer dans un an ou deux une catastrophe similaire à celle de septembre? Ou tenter un nouveau Saint-Martin, quitte à perdre les quelque 30.000 habitants de l'île surtout soucieux de retrouver un toit solide et un gagne-pain? "Ils ont raison, Il faut reconstruire intelligemment. Et en même temps on n'a pas le temps: on ne va pas passer cinq ans à écluser les eaux du toit. Et on sait très bien qu'avec la bureaucratie française on ne va pas être aidés", juge Rodolphe, un quinquagénaire travaillant dans le tourisme qui habite l'île depuis 24 ans.
A l'appel de l'association "Saint-Martin uni", il a prévu de se rendre lundi matin à la préfecture, vêtu de blanc, pour faire entendre sa voix. "Il y a une grosse colère contre le gouvernement", explique-t-il à l'AFP, relatant les jours d'angoisse, de survie et de galère qui ont suivi Irma.
Après un passage en Martinique samedi et en Guadeloupe dimanche, Edouard Philippe doit quitter les Antilles lundi soir, pour un retour à Paris pour le Conseil des ministres de mardi.