Mayotte, île française de l'archipel des Comores qui a obtenu le statut de département en 2011, verra s'affronter 74 duos de candidats lors des élections des 20 et 27 juin, avec en tête un même défi, réussir le développement économique et social.
Le président sortant, le LR Soibahadine Ibrahim Ramadani ne se représente pas. C'est le député LR Mansour Kamardine qui espère lui succéder. Mais il faudra d'abord l'emporter dans son canton à Sada, où il fera face notamment à la maire sortante Anchya Bamana, exclue du parti l'an dernier.
Les LR auront d'ailleurs beaucoup de dissidents ou d'anciens membres du parti comme adversaires. Au MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte, parti du centre), là aussi, les divisions sont nombreuses. Parmi les personnalités du parti prétendant à la présidence figurent notamment les conseillers sortants de Dembeni, Issa Issa Abdou (macroniste, 4e vice-président en charge des affaires sociales dans une majorité LR) et Daniel Zaïdani, conseiller du canton de Pamandzi et ancien président du conseil général de 2011 à 2015.
Alliances
Pour les autres tendances politiques, LREM, le Modem, le RN ont des candidats qui ont fait alliance avec des formations locales. La France insoumise et le PS, qui ne pèsent pas localement, ne présentent aucun candidat.
Sur le papier, Mayotte est une collectivité unique ayant les compétences d'un département et d'une région. Cependant, les compensations correspondant au transfert des compétences de la région et notamment le développement économique et l'aménagement du territoire n'ont pas été réglées par l'État.
Dans un de ses rapports sur la départementalisation, la Cour des comptes note un effort budgétaire moins important de l'Etat à Mayotte (3.964 euros par habitant et par an en 2016) qu'ailleurs dans les DROM (départements et régions d'Outre-mer) (plus de 5.000 euros).
Egalité sociale
Autre enjeu crucial, le social, qui est l'une des compétences majeures du département. Mayotte est le département le plus pauvre de France avec 77% des habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, pourtant les droits sociaux sont moindres que dans l'Hexagone ou dans les autres DROM. Le RSA (-50%), le SMIC brut, les retraites et les prestations familiales et sociales sont inférieurs, y compris celles financées par le département.
L'égalité sociale a été l'une des principales revendications lors des consultations effectuées ces derniers jours par le préfet de Mayotte pour la rédaction d'une loi-programme.