Les Collectivités d'Outre-mer (COM), Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin, et Saint-Barthélemy, où des élections territoriales sont prévues dimanche, sont des archipels français. Toutes, à l'exception de la partie française de Saint-Martin, ont en outre le statut de "Pays et territoire d'Outre-mer" (PTOM), c'est-à-dire qu'elles sont liées constitutionnellement à un État membre de l'Union européenne mais ne font pas partie du territoire de l'UE, donc ne sont pas soumises au droit européen.
Depuis la révision constitutionnelle de 2003, les quatre territoires concernés par le vote de dimanche relèvent d'un "régime de spécialité législative et d'autonomie"
(article 74) qui tient compte des intérêts propres de chacune d'elles au sein de la République française. Également collectivité d'Outre-mer, la Polynésie française
n'est pas concernée par le vote du 20 mars.
Enjeux de taille pour Saint-Barthélémy
Le 10 février dernier, l'actuel président la Collectivité territoriale de Saint-Barthélemy, Bruno Magras, a déclaré ne pas convoiter un troisième mandat consécutif. À la tête du conseil territorial depuis 2007, il a auparavant été maire de Saint-Barthélémy depuis 1995. Son hégémonie et son influence ont fait de lui l'homme fort de la petite île antillaise. Depuis 22 ans, Bruno Magras a été élu dès le premier tour des élections locales, avec une majorité absolue.
Aujourd'hui, le président sortant s'en remet aux compétences de son petit-cousin et actuel conseillé territorial Romaric Magras, à qui il apporte son soutient électoral. Face à lui, trois autres listes sont en lice : Unis pour Saint-Barthélémy de Xavier Lédée, Saint-Barth autrement de Marie-Hélène Bernier (EELV) et Tous pour Saint-Barth de Bettina Cointre.
Le conseil territorial de l'île de 10 000 habitants comporte 19 membres et à qui le statut de PTOM accorde en outre depuis 2012 une large autonomie en matière douanière.
Six candidats pour Saint-Martin
Avec 40 000 habitants, la petite île antillaise de Saint-Martin (90km2) comprend un conseil territorial de 23 membres, qui élit un président ainsi qu'un conseil exécutif. Elle est soumise à une double souveraineté française et néerlandaise depuis 1648. Saint-Martin, tout comme Saint-Barthélémy, ont quitté le giron de la Guadeloupe en 2007 et sont dotées de l'autonomie fiscale.
La course à la tête du conseil territorial s'annonce ardue pour les six candidats. Le président sortant Daniel Gibbs de la liste "Team GIBBS 2022" compte bien briguer un second mandat. Il avait raflé 18 sièges de la collectivité en 2017. Pourtant, le président sortant était poursuivi dans une affaire de favoritisme et détournement de fonds publics avec la vice-présidente Valérie Damaseau. Ils ont finalement été relaxé en février dernier.
Presque cinq ans après le passage de la tempête Irma, le territoire des Antilles se remet encore de cet évènement qui a fortement impacté le tourisme. Ajouter à cela la crise sanitaire actuelle, Saint-Martin doit encore relever de nombreux défis pour retrouver son équilibre.
Deux candidats face à Bernard Briand pour Saint-Pierre et Miquelon
Située dans l'Atlantique Nord, Saint-Pierre et Miquelon compte près de 6.000 habitants. C'est le seul territoire français en Amérique du Nord. La vie y est chère et marquée par l'exode des jeunes. Depuis le fort déclin de la pêche en 1992, les services, l'immobilier et le commerce concentrent l'essentiel de son activité économique. Applicables dans l'archipel, l'ensemble des lois et des règlements français peuvent y être adaptés localement. Le conseil territorial, qui comprend 19 élus (15 à Saint-Pierre, 4 à Miquelon-Langlade), gère de façon autonome les impôts, les douanes, l'urbanisme et ses établissements publics.
Élu suite à la démission de Stéphane Lenormand en octobre 2020, Bernard Briand se présente à la tête de la liste "Archipel demain". L'actuel président a axé son programme sur "l'attractivité du territoire". Deux autres listes se présentent face à lui : celle de Patrick Lebailly avec "Ensemble pour construire" et celle d'Annick Girardin, ministre de la Mer et ancienne ministre des Outre-mer au début du quinquennat d'Emmanuel Macron, avec "Cap sur l'avenir".
Wallis et Futuna face au manque d'emploi et au déclin démographique
Situées dans le Pacifique sud, les îles Wallis-et-Futuna, chef-lieu Mata Utu,
comptent 11.558 habitants répartis sur 142 km2. Des trois îles principales, Wallis
(Uvea dans la langue locale) est la plus grande et la plus peuplée, mais éloignée
de près de 230 km de Futuna. Alofi ne fait elle que 17 km2. C'est le territoire français le plus éloigné de la métropole (16.000 km à vol d'oiseau).
La vie locale est régi à la fois par les lois de la République française, les trois royautés coutumières et la religion catholique dont le poids est important. Les 20 sièges de l'assemblée territoriale sont répartis dans cinq circonscriptions. Les délibérations n'entrent en vigueur que si elles sont approuvées par le représentant de l'État, à la fois administrateur et chef du territoire. L'emploi est rare et les îles se vident de leur jeunesse. Près de 80% de la population vit de l'agriculture, de la pêche ou de l'artisanat.
28 listes sont en lice pour le territoire. D'après Wallis et Futuna la 1ère, il y a 9 listes au district de Mua à Wallis, 5 à Hahake et 5 à Hihifo. Concernant l'île de Futuna, 4 listes enregistrées pour le district de Sigave, soit 2 listes en moins qu’en 2017 et pour Alo, 5 candidats et leurs listes prennent part à la course aux territoriales.