Elvire Teza, la Réunionnaise qui a conquis les hauteurs olympiques en gymnastique aux JO 2000

Elvire Teza, première gymnaste ultramarine dans sa catégorie aux Jeux Olympiques
Elvire Teza a réalisé un exploit remarquable en participant à deux éditions successives des Jeux olympiques : d'abord à Atlanta en 1996, puis à Sydney en 2000. Originaire de La Réunion, elle a marqué l'histoire en devenant la première Française à atteindre une finale olympique en gymnastique artistique. En plus de cette réalisation exceptionnelle, elle a également laissé sa marque dans le sport en inventant trois figures qui portent désormais son nom dans le code de pointage.

Dans le dôme olympique de Sydney, l’ultime sortie d’Elvire Teza est conclue par un salto avant. À la réception, malgré un déséquilibre, le sourire est furtif mais le soulagement est infini. Le dernier des onze mouvements acrobatiques signe l’accomplissement d’une carrière intense de neuf années de haut niveau.

Première candidate de la finale de Gymnastique des JO de Sydney en 2000, du haut de son mètre 55, la Réunionnaise tire sa révérence sur son agrès préféré, les barres asymétriques. Le rêve de la native de Saint-Denis est exaucé. Elle devient la première Française à accéder à une finale olympique en gymnastique artistique. Les lâchers de barre, la Lune et le Soleil dorsaux parfaitement réalisés, ne suffiront pas pour décrocher un podium. Face aux Russes, Chinoises et Ukrainiennes, Elvire prend la huitième et dernière place avec 9.512 points. La Russe Svetlana Khorkina est sacrée championne olympique avec 9.862 points.

Revivez en images le parcours d'Elvire Teza aux JO de Sydnez. Reportages par France télévisions et Eric Cintas (RFO) :

Elvire Teza est la première Française à accéder à une finale olympique en gymnastique artistique féminine ©Outre-Mer la1ere

Atlanta 1996, les premiers Jeux olympiques d’Elvire, âgée de 15 ans

Elvire quitte La Réunion à l’âge de 11 ans pour rejoindre le pôle de Marseille, avec un seul objectif en tête : participer aux Jeux olympiques. Sous ce visage d’ange se cache un monstre de travail. L’ex-gymnaste de la JSB de Saint-Benoit s’entraîne jusqu’à 30 heures par semaine. Après deux années en famille d’accueil, elle est hébergée par Shi Mao et Li Xuan, le couple d'entraîneurs chinois de l'équipe de France féminine. Aux championnats d’Europe 1994, elle crée la surprise en remportant la médaille de bronze à la poutre. À 15 ans, elle réinvente la gymnastique en créant une nouvelle figure à la poutre: le Teza. Une vrille complète en position transversale enchaînée sur un tour d'appui. Elle se rattrape des deux mains et s'enroule autour de la poutre pour réaliser une pirouette complète avant de s'immobiliser sur le ventre. La Dionysienne est la seule au monde à exécuter ce mouvement. Sa figure est admirée et applaudie par le public américain aux JO d'Atlanta. Elle prend la 16e place au concours général individuel.

De remplaçante aux barres asymétriques à Atlanta, elle devient la première Française à rentrer en finale olympique par agrès à Sydney

À son retour en France, la gymnaste pense rentrer à La Réunion et reprendre le cours de sa vie. Les dirigeants de la fédération la retiennent et lui offrent une seconde chance de participer aux JO. En quatre années, elle prend 10 centimètres et 5 kilos. Âgée de 19 ans, Elvire, l'une des deux doyennes du groupe France, est dotée d’un statut de cheffe de file de la délégation nationale.

Elvire Teza revient sur ses souvenirs aux JO de Sydney en 2000 :

Interview d'Elvire Teza, la première Française à accéder à une finale olympique en gymnastique artistique féminine ©Outre-Mer la1ere

Avec trois mouvements qui portent son nom dans le code de pointage, Elvire inscrit son nom dans l’histoire de la gymnastique artistique. Forte de deux titres de championne de France au concours général, deux participations aux Jeux olympiques, vingt sélections en équipe de France, elle raccroche. Le choix de la fédération française de gymnastique s’est logiquement porté sur l’icône réunionnaise pour porter la flamme olympique, le 12 juin prochain. L’entraîneur de haut niveau et cadre fédéral chapeautera 23 licenciés de la fédération de gymnastique au relais collectif dans les rues de Saint Denis.