Le chef de l'Etat est attendu à Saint-Martin ce samedi. Il y a un an, l'île était ravagée par l'ouragan Irma, qui avait fait 11 morts et endommagé 95% des constructions.
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Il avait promis à la population en souffrance qu'il reviendrait un an après: Emmanuel Macron est attendu samedi à Saint-Martin, ravagée les 5 et 6 septembre 2017 par l'ouragan Irma, alors que la population cède à l'impatience et au découragement. D'une intensité sans précédent sur l'Atlantique, avec des vents de plus de 350 km/h, Irma a fait 11 morts à Saint-Martin et endommagé 95% du bâti.
Venu pour la première fois une semaine après la dévastation, alors que les secours étaient à pied d'oeuvre, le chef de l'État arrivera sur place en début d'après-midi (20H00 heure de Paris), après avoir posé la première pierre du nouvel hôpital de Guadeloupe. Il s'était engagé à revenir un an plus tard, "parce qu'il sait que (...) c'est la période de l'impatience et du découragement", a expliqué l'Élysée.
Dans le quartier de Concordia, Pascaline est en effet amère: "Nous on aurait aimé être plus soutenu (...). Ça fait quand même un an, rien n'a changé, mais par contre il y aura une superbe préfecture qui sera installée (Emmanuel Macron doit l'inaugurer samedi soir, ndlr), juste en face d'un collège qui n'est même pas bien structuré pour accueillir les enfants de Saint-Martin. Ce n'est pas normal!".
Françoise, commerçante à Marigot, regrette "une situation de laisser aller, d'inactions, de laxisme", et déplore de devoir attendre trois mois le permis pour construire. "Ok, c'est un délai classique, d'ordinaire, mais là, on ne peut pas interagir plus
vite?". Elle considère le président "un peu comme un banquier qui va aider une société à se redresser, (...) je trouve que si des personnes de Saint-Martin font des reproches, ça serait malvenu".
Pourtant certains évoquent à demi mot, pour expliquer les retards, "une affaire de gros sous" entre les aides promises par l'État et la faible capacité financière de la Collectivité. "La Collectivité dit qu'elle n'a pas d'argent et l'État explique que ce n'est pas sa responsabilité", explique un professionnel de l'hôtellerie sous couvert d'anonymat.
"Nous, nous avons tenu nos engagements", a déclaré vendredi Emmanuel Macron à la télé Guadeloupe la 1ère. Mais il souligne le "choix" des Saint-Martinois "d'avoir une forme d'autonomie. (...) L'État ne se substitue pas aux collectivités" et "n'est pas responsable de tout". "Dès qu'il y a un problème, il ne faut pas que ceux qui ont les compétences se défilent", a-t-il dit.
"Irma a été le révélateur de dysfonctionnements préexistants", estime le délégué interministériel à la reconstruction, Philippe Gustin. Il souligne notamment la situation souvent précaire de la population, la division du territoire entre les parties française et néerlandaise qui ne facilite pas l'application des règlementations, et l'absence de règles d'urbanisme avant l'ouragan.
Dans la partie française qui comptait 35.000 habitants avant l'ouragan (on estime que plusieurs milliers sont partis depuis), Emmanuel Macron est notamment attendu à Quartier d'Orléans auprès de sinistrés. Il rencontrera dimanche les professionnels du tourisme, à Baie Orientale, pour évoquer la prochaine saison touristique en décembre, avant de se rendre à Saint-Barthélemy.
Venu pour la première fois une semaine après la dévastation, alors que les secours étaient à pied d'oeuvre, le chef de l'État arrivera sur place en début d'après-midi (20H00 heure de Paris), après avoir posé la première pierre du nouvel hôpital de Guadeloupe. Il s'était engagé à revenir un an plus tard, "parce qu'il sait que (...) c'est la période de l'impatience et du découragement", a expliqué l'Élysée.
Dans le quartier de Concordia, Pascaline est en effet amère: "Nous on aurait aimé être plus soutenu (...). Ça fait quand même un an, rien n'a changé, mais par contre il y aura une superbe préfecture qui sera installée (Emmanuel Macron doit l'inaugurer samedi soir, ndlr), juste en face d'un collège qui n'est même pas bien structuré pour accueillir les enfants de Saint-Martin. Ce n'est pas normal!".
Stigmates de l'ouragans encore présents
Dans l'île où les maisons n'étaient pas toujours aux normes, les dégâts ont été très importants et les stigmates de l'ouragan sont encore présents, comme le prouvent les logements encore non reconstruits, et les toitures toujours bâchées. La reconstruction est en cours mais les retards sont importants, notamment pour les établissements scolaires et les résidences des bailleurs sociaux.Françoise, commerçante à Marigot, regrette "une situation de laisser aller, d'inactions, de laxisme", et déplore de devoir attendre trois mois le permis pour construire. "Ok, c'est un délai classique, d'ordinaire, mais là, on ne peut pas interagir plus
vite?". Elle considère le président "un peu comme un banquier qui va aider une société à se redresser, (...) je trouve que si des personnes de Saint-Martin font des reproches, ça serait malvenu".
Pourtant certains évoquent à demi mot, pour expliquer les retards, "une affaire de gros sous" entre les aides promises par l'État et la faible capacité financière de la Collectivité. "La Collectivité dit qu'elle n'a pas d'argent et l'État explique que ce n'est pas sa responsabilité", explique un professionnel de l'hôtellerie sous couvert d'anonymat.
Irma, "révélateur de dysfonctionnements préexistants"
L'État avait notamment débloqué des aides exceptionnelles de plusieurs dizaines de millions d'euros à la suite de l'ouragan. Un plan de chômage partiel spécifique a aussi permis de "conserver plus de 9.000 salariés dans l'emploi", pour un coût estimé à 75 millions d'euros d'ici fin 2018."Nous, nous avons tenu nos engagements", a déclaré vendredi Emmanuel Macron à la télé Guadeloupe la 1ère. Mais il souligne le "choix" des Saint-Martinois "d'avoir une forme d'autonomie. (...) L'État ne se substitue pas aux collectivités" et "n'est pas responsable de tout". "Dès qu'il y a un problème, il ne faut pas que ceux qui ont les compétences se défilent", a-t-il dit.
"Irma a été le révélateur de dysfonctionnements préexistants", estime le délégué interministériel à la reconstruction, Philippe Gustin. Il souligne notamment la situation souvent précaire de la population, la division du territoire entre les parties française et néerlandaise qui ne facilite pas l'application des règlementations, et l'absence de règles d'urbanisme avant l'ouragan.
Trois milliards d'euros de dégats
Pour Saint-Martin et sa voisine Saint-Barth, le coût des dommages d'Irma a été estimé à trois milliards d'euros, dont près de deux pour les biens assurés. À l'heure actuelle, seulement 68% des dégâts assurés ont été indemnisés, soit 1,27 milliard d'euros. Des retards de paiement qui ont aussi ralenti la reconstruction, tout comme le difficile acheminement des matériaux et le manque de main d'oeuvre qualifiée, dans un secteur du BTP débordé.Dans la partie française qui comptait 35.000 habitants avant l'ouragan (on estime que plusieurs milliers sont partis depuis), Emmanuel Macron est notamment attendu à Quartier d'Orléans auprès de sinistrés. Il rencontrera dimanche les professionnels du tourisme, à Baie Orientale, pour évoquer la prochaine saison touristique en décembre, avant de se rendre à Saint-Barthélemy.