Du jeudi 3 au samedi 5 mai, le chef de l'Etat sera en Nouvelle-Calédonie. C'est la première fois qu'il se rend sur le caillou. Cette visite intervient en pleine commémoration du 30ème anniversaire du drame d'Ouvéa, et à tout juste six mois du référendum d'autodétermination.
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C’est lors d’un déplacement en Guyane, fin octobre 2017, qu’Emmanuel Macron avait annoncé qu’il se rendrait en Nouvelle-Calédonie « Avant le mois de mai 2018 ». Pour le chef de l’Etat, cette visite sur le caillou est une première. Il ne s’est jamais rendu en Nouvelle-Calédonie et s’est rarement exprimé sur la question de l’avenir du territoire.
En réalité, il a jusqu’ici laissé le Premier ministre gérer l’avant-référendum du 4 novembre 2018. Edouard Philippe a déjà organisé deux Comités des signataires de l’Accord de Nouméa dont celui qui a permis de définir la question référendaire ("Voulez vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »). En novembre 2017, Edouard Philippe a effectué une visite de quatre jours en Nouvelle-Calédonie.
Ses propos seront scrutés de très près par les partisans et les adversaires de l’indépendance. D’autant plus que le 5 mai 2017, dans une interview accordée aux Nouvelles Calédoniennes à deux jours du second tour de la présidentielle, le candidat Macron s’était dit "convaincu que la présence de la France est nécessaire pour garantir la paix civile et le développement" en Nouvelle-Calédonie.
Cette déclaration est aujourd'hui relativisée par l'Elysée. L’entourage du chef de l’Etat explique qu’il y a eu une expression du candidat, et qu’il y a désormais une expression du président de la République.
D'après l'Elysée, le chef de l’Etat se gardera d’exprimer une position personnelle pour ou contre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, il se posera en garant de la bonne tenue du scrutin du 4 novembre.
En attendant, une partie des adversaires de l’indépendance veut profiter de la présence du chef de l’Etat pour faire une démonstration de force en organisant le 4 mai une « marche pour la France » à Nouméa.
Depuis le début de son mandat, c’est la troisième fois qu’Emmanuel Macron se déplace dans les Outre-mer : en septembre 2017, il s’était rendu à Saint-Martin et Saint-Barthélémy (en passant par la Guadeloupe) après le passage des ouragans dévastateurs Irma et Maria.
Du 26 au 28 octobre 2017, Emmanuel Macron était en Guyane. Le département avait été le théâtre, quelques mois auparavant, en mars-avril 2017, d’un vaste mouvement social qui avait paralysé l’ensemble de l’activité.
En règle général, il arrive qu'en raison de déplacements du chef de l'Etat à l'étranger ou dans les Outre-mer, le Conseil des ministres soit déplacé. C’était le cas la semaine dernière. Il s’est déroulé le vendredi, au retour d’Emmanuel Macron de Washington.
Mais cette fois, l’Elysée a confirmé au Figaro que le Conseil est tout simplement annulé, puisqu’Emmanuel Macron ne sera pas de retour dans l’hexagone avant dimanche 6 mai.
Edouard Philippe en première ligne
Depuis son élection à la présidence de la République il y a un an, en mai 2017, Emmanuel Macron s’est très peu exprimé sur le dossier calédonien. En octobre 2017, à la veille d’un Comité des signataires de l’accord de Nouméa, il avait reçu les élus calédoniens à l’Elysée, « Pour les écouter » précise l’Elysée.En réalité, il a jusqu’ici laissé le Premier ministre gérer l’avant-référendum du 4 novembre 2018. Edouard Philippe a déjà organisé deux Comités des signataires de l’Accord de Nouméa dont celui qui a permis de définir la question référendaire ("Voulez vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »). En novembre 2017, Edouard Philippe a effectué une visite de quatre jours en Nouvelle-Calédonie.
Une date symbolique
La date de cette visite présidentielle n’est pas un hasard : Emmanuel Macron est en Nouvelle-Calédonie alors que le territoire commémore le 30ème anniversaire des dramatiques événements d’Ouvéa. Le 5 mai 1988, l’assaut donné à la grotte d’Ouvéa, dans laquelle des gendarmes étaient retenus en otage par des indépendantistes, avait provoqué un bain de sang : 19 indépendantistes et 2 militaires sont morts ce tragique 5 mai 88. La présence d’Emmanuel Macron à Ouvéa le 5 mai suscite d’ailleurs la colère de certains habitants de l’île (article de NC la 1ère à lire en cliquant ici).Plus d’infos sur le programme de la visite présidentielle en cliquant ici.
A six mois du référendum
Cette visite en Nouvelle-Calédonie du chef de l’Etat sera également observée à la loupe car elle intervient à six mois du référendum d'autodétermination du 4 novembre.Ses propos seront scrutés de très près par les partisans et les adversaires de l’indépendance. D’autant plus que le 5 mai 2017, dans une interview accordée aux Nouvelles Calédoniennes à deux jours du second tour de la présidentielle, le candidat Macron s’était dit "convaincu que la présence de la France est nécessaire pour garantir la paix civile et le développement" en Nouvelle-Calédonie.
Cette déclaration est aujourd'hui relativisée par l'Elysée. L’entourage du chef de l’Etat explique qu’il y a eu une expression du candidat, et qu’il y a désormais une expression du président de la République.
D'après l'Elysée, le chef de l’Etat se gardera d’exprimer une position personnelle pour ou contre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, il se posera en garant de la bonne tenue du scrutin du 4 novembre.
En attendant, une partie des adversaires de l’indépendance veut profiter de la présence du chef de l’Etat pour faire une démonstration de force en organisant le 4 mai une « marche pour la France » à Nouméa.
Emmanuel Macron et la Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron ne dispose pas de soutien politique de poids parmi les élus du territoire. Lors de la présidentielle 2017, « l’effet Macron » qui a séduit dans l'hexagone, a nettement moins bien fonctionné Outre-mer. Il a obtenu l’un de ses scores les plus faibles en Nouvelle-Calédonie : 12,7% au premier tour et 52,6% au second, bien loin des 66% obtenus au niveau national au soir du deuxième tour.
Troisième visite Outre-mer
Depuis le début de son mandat, c’est la troisième fois qu’Emmanuel Macron se déplace dans les Outre-mer : en septembre 2017, il s’était rendu à Saint-Martin et Saint-Barthélémy (en passant par la Guadeloupe) après le passage des ouragans dévastateurs Irma et Maria.Du 26 au 28 octobre 2017, Emmanuel Macron était en Guyane. Le département avait été le théâtre, quelques mois auparavant, en mars-avril 2017, d’un vaste mouvement social qui avait paralysé l’ensemble de l’activité.
Pas de Conseil des ministres cette semaine
Fait rare, le Conseil des ministres qui se tient traditionnellement le mercredi au palais de l’Elysée a été supprimé cette semaine en raison du déplacement du chef de l’Etat dans le Pacifique.En règle général, il arrive qu'en raison de déplacements du chef de l'Etat à l'étranger ou dans les Outre-mer, le Conseil des ministres soit déplacé. C’était le cas la semaine dernière. Il s’est déroulé le vendredi, au retour d’Emmanuel Macron de Washington.
Mais cette fois, l’Elysée a confirmé au Figaro que le Conseil est tout simplement annulé, puisqu’Emmanuel Macron ne sera pas de retour dans l’hexagone avant dimanche 6 mai.