Emmanuel Macron reçoit les élus signataires de l'appel de Fort-de-France pour discuter "d'un profond changement politique"

Le Palais de l'Elysée
Après l'alerte lancée dans un appel signé par sept présidents de collectivités ultramarines en mai, place aux échanges avec le président de la République. Mercredi 7 septembre, Emmanuel Macron recevra à l'Élysée des élus de Guadeloupe, de Saint-Martin, de Martinique, de Guyane et de la Réunion pour échanger sur les relations entre l'Hexagone et les Outre-mer.

Le président Macron va recevoir mercredi lors d'un diner les élus ultra-marins signataires de "l'Appel de Fort-de-France", qui avaient demandé à rencontrer le chef de l'Etat pour discuter d'"un changement profond de politique" d'aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté. 

Le 17 mai, les présidents des régions Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane, avaient lancé cet appel solennel à "refonder la relation entre (leurs) territoires et la République par la définition d'un nouveau cadre permettant la mise en oeuvre de politiques publiques conformes aux réalités de chacune de (leurs) régions".

"Pleine égalité des droits"

Cela passe pour eux par la conjugaison de "la pleine égalité des droits" avec la reconnaissance de leurs "spécificités", notamment par une "réelle domiciliation des leviers de décision au plus près de (leurs) territoires". Tous avaient demandé une rencontre avec Emmanuel Macron. La première ministre Elisabeth Borne sera également présente à ce dîner.

"Nous demandons au gouvernement, au président de la République, d'établir une relation différente avec les Outre-mer, qui soit empreinte de plus de responsabilités", expliquait Gabriel Serville sur Guyane la 1ère fin août. "L'objectif d'aller vers l'autonomie pour la Guyane et pour la Martinique, d'aller vers un statut qui soit différent pour La Réunion et vers un statut différencié pour la Guadeloupe est un objectif que nous partageons, même si les projets ne sont pas identiques d'un territoire à l'autre." 

"Le président de la République prend le temps de recevoir les grands élus ultramarins car il est conscient qu'il y a des problématiques. Il faut que l'on se penche dessus ensemble. Tout seul il n'y arrivera pas. Si on veut que les choses changent dans nos territoires, il faut les faire remonter. C'est vrai qu'il y a le préfet, mais il vaut mieux avoir également l'avis des grands élus", a pour sa part expliqué Marie-Laure Phinéra-Horth, sénatrice (RDPI) de la Guyane.

Agacement

Afin de préparer le rendez-vous avec le chef de l'État, le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique Serge Letchimy s'est rendu le 23 août en Guadeloupe, avant la Guyane le 25 août, où il a rencontré les présidents de région et collectivités. Il a aussi, avec les autres présidents signataires, rencontré le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco mardi 6 septembre. À la sortie de cet entretien, le chef de l'exécutif martiniquais a laissé entendre que la question d'assister ou non à la réunion proposée par le gouvernement n'était pas totalement résolue : 

Selon l'Insee, la grande pauvreté est 5 à 15 fois plus fréquente dans les départements d'outre-mer (DOM) qu'en France métropolitaine. Elle y est aussi beaucoup plus intense.