L’ Arcom , l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et du numérique, a rendu son rapport annuel mardi 19 juillet sur la représentation de la société française dans les médias. Le gendarme de la télévision s’est penché sur les programmes de 19 chaînes de la TNT et dresse un constat morose : l es personnes perçues comme "non-blanches" ont été moins représentées en 2021 , avec une moyenne de 14 %, contre 16 % en 2020.
La présence des personnes perçues comme non-blanches est particulièrement faible sur les chaînes d’information en continu : elles ne représentent que 10 % des personnes qui figurent à l'écran. Ce bilan est loin d’être une surprise pour Claudy Siar , ancien délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer : "O n voit bien que chez les décideurs, il y a un manque de prise en compte de ce qu’est la France d’aujourd’hui. C’est-à-dire, une France dans laquelle il n’y a plus de couleur de peau, de religion et surtout de milieu social."
3% des Ultramarins sur les écrans
Quant aux Ultramarins, leur présence est très faible à l’écran. En 2021, première année où la chaîne France Ô a cessé d’émettre, les personnes issues des Outre-mer n'ont représenté que 3 % des représentés. Un taux qui "chute de plus de 7 points" par rapport à 2019 et 2020 . Les Ultramarins tiennent davantage des rôles secondaires que la moyenne, indique l'Arcom.
Nous avons perdu des espaces d’expression. Nous voyons bien que dans les rares émissions où nous pourrions être présents, nous sommes des seconds couteaux, ou nous sommes absents, ou il y a des gens qui parlent de nos cultures à notre place.
Claudy Siar
Des améliorations
Carole Bienaimé Besse, membre de l’ Arcom , tient à préciser que la présence des Ultramarins est plus élevée sur le service public : "Il y a une initiative impulsée par France Télévisions d’avoir un pacte de visibilité des Outre-mer. Je ne peux qu’encourager à ce que ce pacte soit renforcé, que les efforts soient poursuivis pour qu’on se retrouve, a minima, au taux qu’on avait au moment où France Ô émettait."
Pour améliorer la diversité dans les médias, elle encourage par exemple les rédactions à s’appuyer sur des associations comme La Chance, qui aide les étudiants boursiers à devenir journalistes et œuvre pour la diversité.
Elle souligne également certaines progressions, au fil des années, dans les programmes patrimoniaux et de fiction. " Il y a des progrès : les personnes non-blanches ont des rôles qui sont moins stéréotypés et sont souvent des héros positifs." L eur proportion dans des rôles de héros est plus importante que chez les personnes vues comme blanches. Une différence, par rapport aux programmes d'information, où ces personnes ont encore une connotation négative.
Dans son rapport, l’ Arcom met aussi en lumière un manque de représentation des femmes et des personnes en situation de handicap.