Le groupe minier français de la transition énergétique a enregistré un résultat net global de 298 millions d'euros en 2021. Cette performance s'explique par des records de production sur ses sites mondiaux. Les résultats du nickel calédonien en 2021 sont à l’équilibre mais encore fragiles, dans un contexte difficile : 2022 s’annonce bien plus favorable.
Le cours nickel s’envole
La hausse spectaculaire des prix du nickel a permis de soutenir l'activité de la Société Le Nickel (SLN). Les cours du métal pur, mais aussi de l’alliage de ferronickel et du minerai ont retrouvé des niveaux jamais vus depuis 2010, dépassant même, mardi 22 février, 25.000 dollars la tonne. Le coût de production de l’usine de Doniambo est un peu supérieur à 15.000 dollars la tonne.
Ailleurs dans le monde, Eramet a pu valoriser des records de production. Ainsi en Indonésie, la méga mine de Weda Bay a produit 14 millions de tonnes de minerais de nickel contre 7 millions envisagés. "Les chiffres de production en Indonésie montrent qu'au sein d'Eramet nous avons des compétences qui permettent de développer rapidement nos actifs", explique Christel Bories, la PDG du groupe Eramet. Weda Bay est devenue en quelque mois l'une des plus grandes mines de nickel à ciel ouvert au monde et la production de ferronickel associée au géant chinois Tsingshan est particulièrement profitable. Pour 2022, le groupe table sur une production de 15 millions de tonnes de minerai. Un projet d’usine de nickel-cobalt raffinés pour les batteries électriques est étudié avec le géant industriel allemand BASF.
La SLN remonte la pente
En 2022, pour la Nouvelle-Calédonie, l’objectif d’exportation de la SLN est de plus de 4 millions de tonnes de minerai contre 3 millions en 2021. La production de l’usine de Doniambo devrait rebondir à plus de 45.000 tonnes de nickel (ferronickel) contre 39.000 tonnes en 2021. Cette production, bien qu’insuffisante, reflète néanmoins les efforts accomplis par les mineurs et métallurgistes calédoniens dans un contexte particulièrement perturbé.
La Société Le Nickel (SLN), filiale d'Eramet en Nouvelle-Calédonie, a été victime d’un mauvais concours de circonstances. Victime collatérale des blocages liés à la vente de sa voisine l’Usine du Sud. Et puis, la saison des pluies, qui ralentit ou arrête l'extraction de minerais, a été plus intense et plus longue en 2021 que les années précédentes. La pandémie de Covid 19 sur le Territoire a fait grimper l'absentéisme, enfin une tranche de la centrale électrique au fuel de l’usine est tombée en panne, limitant la production de l’usine de Doniambo, l’un des plus anciens sites de production du nickel au monde. Mais, grâce à la forte hausse des cours du nickel, "la SLN n'a pas consommé de cash", précise la PDG du groupe. Le rapport annuel d’Eramet indique que la SLN est à l’équilibre en 2021, ce n’est pas un mince exploit.
BU Nickel (Indonésie et Nouvelle-Calédonie) : L’EBITDA a plus que doublé et s’élève à 113 millions d’euros. La reprise des marchés de l’inox s’est traduite par une forte augmentation des prix du ferronickel qui a soutenu la SLN, malgré une production insuffisante, et la hausse des coûts du fret pour le minerai au départ de la Nouvelle-Calédonie.
Le résultat net part du groupe Eramet, pour toutes ses activités minières mondiales, s’est établi à 298 millions d’euros contre une perte de 675 millions d’euros en 2020.
LME-Nickel le 24/02/22 en matinée 25.645 dollars par tonne +5,16 %