Escalade JO 2024 : grosse déception pour la grimpeuse réunionnaise Oriane Bertone, qui échoue en finale du combiné

La grimpeuse Oriane Bertone lors des épreuves d'escalade des Jeux Olympiques de Paris.
Très attendue sur les épreuves combinées de bloc et de difficulté aux Jeux Olympiques, la jeune Réunionnaise n’a pas réussi à accumuler assez de points pour s'assurer une place sur le podium. Elle termine dernière de la finale, qui a vu la Slovène Janja Garnbret récupérer son titre.

La déception d'Oriane Bertone est aussi grande que le dernier mur d'escalade qu'elle devait grimper pour espérer se hisser sur le podium. Mais l'épreuve porte bien son nom : la difficulté. Et, pour la Réunionnaise de 19 ans, la grimpe fut, en effet, difficile. Samedi 10 août, avant-dernier jour des Jeux Olympiques de Paris, les meilleures escaladeuses de la planète s'affrontaient lors de la finale du bloc et de la difficulté. Malheureusement pour la jeune prodige française, ses concurrentes ont été plus fortes. Oriane Bertone termine dernière, bien loin du sacre olympique. 

Les enjeux étaient gros lors de cette finale du combiné, devenu une discipline olympique à Tokyo (2021). Pour être sacrée championne olympique, il fallait être bonne aux deux épreuves, le bloc et la difficulté. Ou bien, il fallait pouvoir exceller dans une des deux pour espérer prendre le plus de points, ce qui permet de contrebalancer une sous-performance dans la deuxième épreuve.

Oriane Bertone, grande spécialiste du bloc, n’a malheureusement pas réussi à engranger un score suffisant en grimpant les quatre blocs de son début de finale des JO. La mine dépitée, la jeune femme, qui a commencé l’escalade à La Réunion avec sa sœur jumelle lorsqu’elles étaient toutes petites, quitte les JO de Paris sans avoir gagné de médaille. C'est sa plus grande rivale, la Slovène Janja Garbret, qui a récupéré son titre arraché à Tokyo.

La difficulté des blocs

Les JO avaient pourtant bien commencé pour Oriane Bertone, vice-championne du monde de bloc (2023) et médaillée d’or en Coupe du monde à Prague l'année dernière. En demi-finale, cette semaine, la Réunionnaise avait fait un quasi sans faute sur l'épreuve des blocs (quatre murs d’escalade à grimper avec des prises à atteindre pour accumuler des points). Moins à l’aise sur la difficulté, elle avait tout de même terminé cinquième au classement général (mais quatorzième en difficulté), décrochant assez facilement son ticket pour la dernière étape avant le sacre.

Pour la finale, la stratégie était simple : briller encore une fois sur les blocs, puis tout donner sur la difficulté (c'est-à-dire monter le plus haut possible sur un immense mur incliné de 15 mètres de hauteur) pour espérer une place sur le podium. Acclamée par le public du Bourget, où se déroulent les épreuves d'escalade, elle survole le premier obstacle. En moins de 45 secondes, elle franchit les différents passages et valide sans difficulté les 25 points. Pareil sur le deuxième bloc : elle remporte 24.9 points (-0.1 à cause d’une chute). La Réunionnaise est lancée.

Problème : le bloc numéro 3 devient le calvaire des grimpeuses. Les finalistes sont peu nombreuses à parvenir à valider ce bloc de l'enfer. Oriane Bertone bute, elle aussi, et n’arrive même pas à agripper la première prise qui lui aurait rapporté 5 points (sur les 25 que rapporte un bloc). Frustrée, l'escaladeuse abandonne quelques secondes avant la fin du temps imparti. Seules trois parviennent à valider tout le bloc, dont la Slovène Janja Garnbret, championne olympique en titre.

Le bloc numéro 4, lui, s'avère être très technique. Peut-être trop. Si la championne slovène et l’Américaine Brooke Raboutou le franchissent avec succès, terminant leur finale de bloc avec plus de 80 points chacune, Oriane Bertone cale une fois de plus sur ce dernier obstacle. Pour atteindre la prise de 25 points, il faut se balancer. La chute est vite arrivée. La Française s’assure néanmoins quelques points supplémentaires en validant la prise des 10 points. Mais ce sera tout. Avec les pénalités liées aux chutes, elle n’engrange que 9.6 points supplémentaires.

 

Le blocage de la difficulté

C'est donc sur un petit score de 59.5, ex æquo avec la Britannique Erin McNeice, qu'elle termine la première partie de la finale. Les deux femmes se classent quatrième. Un retard préjudiciable avant la difficulté, où Oriane Bertone est généralement moins performante.

Après une belle entrée en matière sur ce mur incliné, elle passe petit à petit les différentes prises, engrangeant points après points à un bon rythme. Mais, peu après avoir sécurisé le passage des 30 points, la Réunionnaise glisse et chute. Or, elle n'est pas allée assez haut pour gonfler son score au maximum. Elle n'a gagné que 45 petits points. Clairement insuffisant, alors que les concurrentes passées avant elle ont fait bien mieux. 

Oriane Bertone repart donc déçue pour sa première participation aux Jeux Olympiques. Mais, à seulement 19 ans, la Réunionnaise aura de multiples occasions de se rattraper lors des prochaines compétitions internationales. Et, sans aucun doute, aux prochains Jeux de Los Angeles, en 2028.