Les fleurettistes sont sur le pont à plus six mois des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le Mazars Challenge International, l’une des manches les plus prisées de la Coupe du monde de fleuret, est de passage à Paris jusqu'au 14 janvier au stade Pierre-de-Coubertin. Les équipes de France ne se sont plus illustrées dans cette compétition depuis près d’une décennie.
Par équipe, le Guadeloupéen Enzo Lefort tentera de mettre fin à plus de vingt ans de disette dans le camp français. En individuel, l’attente et moins longue, mais commence à dater aussi. Le dernier succès tricolore remonte à 2014, et c’était déjà par le fait d’Enzo Lefort. Au-delà du trou d’air français au tableau des victoires, le multiple champion du monde guadeloupéen se félicite pour sa longévité. "C’est une fierté, ça fait 10 ans que j’ai gagné et je suis encore à l’affiche de l’équipe de France. Ce n’est pas donné à tout le monde, donc je prends le temps de savourer cette longévité."
Mais en bon métronome, Enzo Lefort sait que cette manche de Coupe du monde est importante pour la qualification Olympique. Il ne laisse donc pas de place au doute, et essaye de feinter la pression. "Je ne suis là pour envoyer de signal à personne. Je n’ai rien à prouver à personne. On ne va pas se mentir, je suis là pour gagner, mais mon objectif principal reste en fin de saison et j’espère être au top de ma forme à ce moment-là", prévient-il.
Du changement chez les femmes, mais toujours de l’ambition
Les femmes aussi seront de la partie au stade Pierre-de-Coubertin, et ce, pour la deuxième fois en même temps que les hommes. Jadis, leurs épreuves avaient lieu sur un autre site. L’intersaison a été chargée avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur national en la personne de Yann Détienne suite à la démission de Lionel Plumenail. Mais pas de quoi perturber la préparation de ces dames. "Il y a un nouveau staff, mais tout se passe bien", clame la Guadeloupéenne Anita Blaze. Même son de cloche du côté d'Ysaora Thibus, "ça se passe très bien, c’est mieux que ce que je pensais la transition [le changement d'entraîneur, NDLR]. Tout le monde travail très bien", constate la Guadeloupéenne.
Pour les fleurettistes français, ce Mazars Challenge International sera très important dans la course à la qualification olympique. "Il y aura beaucoup de monde, peut-être moins que ce qui est attendu pour les JO, mais ce sont des informations à prendre, commente la championne du monde 2022, Ysaora Thibus. […] Si je gagne, je ne me dis pas que je vais gagner les Jeux derrière et inversement si je perds. Je pense que le plus important, c'est de vivre l’instant présent et de m’exprimer librement", fait-elle savoir.
Du côté d’Anita Blaze, le discours est sensiblement le même : "C’est vrai que les Jeux sont dans sept mois, c’est loin, mais en même temps proche. La Coupe du monde à Paris, c’est une manche comme les autres où tout le monde voudra performer, notamment devant notre public."
Malgré les dires des uns et des autres, cette manche de Coupe du monde est hautement cruciale pour envoyer un signal pour la suite. À la fin de toutes les manches, les n°1 homme et femme seront automatiquement qualifiés pour Paris 2024, les autres seront désignés par leur comité de sélection.