La députée de l'Essonne Stéphanie Atger, originaire de Polynésie, souhaite une meilleure reconnaissance de l'Etat à l'égard des victimes des essais nucléaires dans le territoire du Pacifique. Une histoire qui la touche personnellement.
"Reconnaître les souffrances du peuple polynésien m'apparaît un pas énorme", a expliqué Stéphanie Atger à Outre-mer la 1ère. "Tout ce qui peut permettre de réparer, tout ce qui peut permettre de prendre en compte la responsabilité de l'État français est une bonne chose."
Ecoutez Stéphanie Atger, interrogée par Sophie Vingadassalom et Emmanuel Morel :
La députée LREM de l'Essonne, coordinatrice au sein de la délégation aux Outre-mer à l'Assemblée Nationale et originaire de Polynésie, s'était exprimée dans une tribune parue dans le journal Le Monde. Elle y rappelait "l'obligation morale de la France face à ses enfants, même les plus lointains", alors que l'Assemblée nationale venait de rejeter en première lecture le 17 juin la proposition de loi de Moetai Brotherson, député GDR (Gauche démocrate et républicaine) de Polynésie.
Le texte prévoyait des évolutions sur les réparations environnementales des essais, la reconnaissance de la qualité de victime et des maladies transgénérationnelles, ou encore le remboursement des sommes engagées par la caisse de prévoyance sociale (CPS) de Polynésie au titre des maladies radio-induites.
Une table-ronde début juillet à Paris
"En tant qu'enfant de la Polynésie et parlementaire, aujourd'hui, évoquer les effets des bombes nucléaires sur le peuple polynésien est très important, puisque nous avons tous été directement ou indirectement impactés", détaille Stéphanie Atger. Elle-même a perdu son père, présent en Polynésie lors des essais qui ont eu lieu au mitan des années 60, d'un cancer. "Je ne dis pas qu'il y a un lien, mais ce lien je le fais. Et à chaque fois qu'on aborde ce sujet, je suis touchée au fond."
Il y a quelques semaines, le président Emmanuel Macron annonçait l'organisation d'une table-ronde sur la reconnaissance des souffrances vécues par la Polynésie pendant la période des essais nucléaires, qui se tiendra les 1er et 2 juillet à Paris. "À l'issue de cette table ronde, j'imagine qu'il y aura des propositions", tente la députée Atger, avant de réitérer: "On en a besoin."