Jointe au téléphone par l'AFP, Lina Jean, Guadeloupéenne de 79 ans vivant aux États-Unis, s'est dite "si heureuse". Mercredi 19 avril, la cour pénale d'appel du Texas a commué la peine de son fils, Joseph Jean, en prison à vie. Il échappe donc à la mort que lui avait promis le système carcéral américain.
Joseph Jean, 50 ans, a été condamné à mort en 2011 pour un double meurtre commis à Baytown, près de Houston (Texas), le 11 avril 2010. Ce soir-là, il était entré par effraction chez son ex-petite amie. Elle était absente, mais sa fille se trouvait chez elle avec une cousine.
Joseph Jean aurait tué les deux adolescentes de 16 et 17 ans avec une batte de baseball, avant de mettre le feu à l'appartement et de s'enfuir. Il avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour détention de drogue et cambriolage.
Handicap mental
Mais, le 9 décembre 2021, un juge a estimé que l'homme d'origine guadeloupéenne, qui a également la nationalité américaine, avait un handicap mental limitant ses capacités intellectuelles, et que sa peine devait être commuée en prison à vie, selon ses avocats. Mercredi, la cour pénale d'appel a rendu une décision similaire.
Depuis plus d'un an, le Français était dans le couloir de la mort, confiné 22 à 23 heures par jour dans une petite cellule d'une prison de haute sécurité. "Il va bien" et "lit beaucoup", même s'il disait souffrir du bruit constant de la prison, indiquait à l'AFP Lina Jean, sa mère, en octobre 2022.
C'est en prison, et après sa condamnation à mort, que Joseph Jean avait demandé la nationalité française, sur le conseil de ses avocats. Lina Jean, née en Guadeloupe, s'était installée dans les Iles Vierges américaines au début des années 1970 avec son mari, lui aussi Français. Joseph Jean y est né, obtenant ainsi la nationalité américaine.
La France, où la peine de mort a été supprimée en 1981, rappelle régulièrement par la voix de ses représentants son opposition à ce châtiment, qu'elle appelle à abolir.